« Soyez sobres, veillez ! Votre adversaire, le diable, rôde autour de vous comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer » nous dit la Bible (I Pierre 5:8). « Soyez sobres » est traduit ici du verbe grec signifiant « être calme... modéré... circonspect.»
Nous devrions veiller à être sobres en tout temps. La sobriété aide puissamment à réaliser dans l'ordre qui convient tout travail constructif. Un des contraires de la sobriété est l'intempérance. Celui qui est ivre ne peut y voir clairement; il ne peut pas non plus penser clairement.
Nous observons la vraie sobriété quand nous voyons avec clarté la réalité. Dieu est Esprit et l'homme est spirituel, voilà la réalité. La Science Chrétienne nous aide à corriger nos conceptions erronées concernant la création de Dieu et à nous voir tels que nous sommes, c'est-à-dire à l'image et à la ressemblance de Dieu.
Mais il ne suffit pas simplement d'énoncer les vérités concernant Dieu et l'homme. Nos paroles n'ont de pouvoir et d'effet que si elles correspondent à une conviction entière. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé (p. 418): « Attachez-vous à la vérité de l'être, qui est l'opposé de l'erreur qu'il peut y avoir vie, substance ou intelligence dans la matière. Soutenez vos arguments avec une conviction sincère de la vérité, et avec une claire perception de l'effet invariable, infaillible et certain de la Science divine. Alors pour peu que votre fidélité égale à moitié la vérité de votre plaidoyer, vous guérirez les malades. »
Abandonnons donc toutes les suggestions que notre identité serait mortelle et reconnaissons que notre identité et celle d'autrui, c'est l'homme spirituel, réel. Alors nous pourrons déclarer avec sobriété et assurance la vérité sur Dieu et sur l'homme, et entreprendre de prouver l'amplitude de la Vérité. C'est là notre tâche. « Vous en êtes... témoins, dit l'Éternel: c'est moi qui suis Dieu ! » (Ésaïe 43:12).
La sobriété véritable est synonyme de perception spirituelle et claire, juste, non influencée par nos émotions. Cette sobriété ne diminue en rien notre révérence pour la gloire de Dieu; au contraire elle nous fait reconnaître Son omnipotence et Son omniprésence, en toute occasion et sans réserve. Lorsque nous avons une conception claire de Dieu, cela nous permet de Lui accorder notre entière vénération. Pour pouvoir apprécier quelqu'un à sa juste valeur, ne devons-nous pas comprendre sa nature, ses capacités et ses mérites et les voir sans passion ? La sobriété véritable est ce qui nous empêche de nous laisser emporter par nos émotions; elle nous met aussi à même d'aimer mieux.
La sobriété que nous devrions posséder vient du Principe, de Dieu; elle ne suppose donc jamais un divorce d'avec l'amour, car le Principe et l'Amour ne font qu'un. Bien sûr nous préférerons une affection toute humaine à l'indifférence d'un cœur de pierre, qui rend impossible tout progrès vers le bien. Mais l'affection humaine fait que l'on s'accroche alors à plusieurs dieux et à la conception que l'homme est mortel. Or il nous faut atteindre à l'amour spirituel et éclairé qui peut s'épanouir lorsque nous avons rejeté ces idoles.
Dans la clarté de la conscience spiritualisée nous voyons que Dieu et l'homme spirituel sont une réalité présente, au lieu d'idéals éloignés, accessibles dans le futur seulement. Il nous suffit de nous détourner du monde et de reconnaître qu'il n'y a qu'un Dieu, pour nous élever au-dessus de la confusion enveloppant les pensées matérielles et déboucher sur la clarté de la réalité spirituelle.
Jésus dit: « Le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait » (Jean 5:20). Et l'apôtre Paul écrit aux Corinthiens (II Cor. 6:17, 18): « Sortez du milieu d'eux, dit le Seigneur; séparez-vous d'eux et ne touchez point à ce qui est impur. Je vous accueillerai: je serai votre Père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur tout-puissant. »
Nous devons nier l'idée que la merveilleuse réalité de l'être puisse être brouillée dans notre compréhension. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé (p. 204): « L'erreur qui affirme que l'Ame est dans le corps, que l'Entendement est dans la matière et que le bien est dans le mal, devra se rétracter et cesser de faire de telles assertions; autrement Dieu restera caché à l'humanité, et les mortels pécheront sans savoir qu'ils pèchent, s'appuieront sur la matière au lieu de s'appuyer sur l'Esprit; et, boiteux, ils trébucheront; ivres, ils s'affaisseront; malades, ils se consumeront; — tout cela à cause de leur aveuglement, de leur faux sens concernant Dieu et l'homme. »
Nous voulons avoir la pensée claire et sobre. Nous devons donc nous libérer de la confusion engendrée par la matérialité et voir clairement que la réalité est Esprit et spirituelle, et que nous sommes partie intégrante de cette réalité.
