Selon la croyance générale, les sens de l'homme sont physiques et leur bon fonctionnement dépend de la matière. Mais la Science Chrétienne déclare que les sens réels sont spirituels et indestructibles. Dans Science et Santé, Mrs. Eddy écrit (p. 162): « Les facultés indestructibles de l'Esprit existent sans conditions matérielles et aussi sans les fausses croyances d'une soi-disant existence matérielle. »
Tout ce qui est spirituel émane de l'Esprit et doit obligatoirement être aussi permanent que l'Esprit lui-même. En conséquence, les facultés spirituelles ne s'usent pas, elles ne sont pas affectées par les années, ni par les accidents, ni par aucune maladie. Les facultés spirituelles sont à jamais claires et vigoureuses. Elles perçoivent l'ordre et l'harmonie de l'être parfait et témoignent des vérités de la réalité divine.
Nos facultés se développent lorsque nous percevons spirituellement que les facultés de l'homme sont parfaites et indestructibles. La raison en est que les facultés humaines sont au premier chef mentales et reflètent par conséquent l'état de la pensée qui les régit. Quand notre conscience se spiritualise, les imperfections et les limitations de la matière cèdent à l'harmonie et à la liberté de l'Ame, Dieu.
Christ Jésus distinguait entre les facultés purement matérialistes et celles qui constituent la compréhension spirituelle, et reconnut que les facultés humaines sont mentales. Parlant de ceux qui étaient dépourvus de réceptivité aux choses spirituelles, qui écoutaient ses enseignements sans en percevoir la signification, il dit, citant un prophète de l'Ancien Testament: « Vous entendrez de vos oreilles et vous ne comprendrez pas; vous regarderez de vos yeux et vous ne verrez point. Car le cœur de ce peuple s'est appesanti; ils ont endurci leurs oreilles, ils ont fermé leurs yeux » (Matth. 13:14, 15).
D'autre part, à ses disciples spirituellement réceptifs, il dit (verset 16): « Heureux sont vos yeux, parce qu'ils voient, et vos oreilles, parce qu'elles entendent. » Ce n'était pas l'état physique de leurs yeux ou de leurs oreilles, mais la réceptivité spirituelle de leur pensée, qui valut aux disciples la bénédiction de leur Maître.
Le discernement spirituel — la véritable faculté de percevoir dont l'homme est doué — le maintient constamment en état de grâce, car il perçoit toujours la nature spirituelle de toute chose. Il voit parfaitement parce qu'il voit la perfection. Plus notre discernement s'approchera de la perception spirituelle, plus nos facultés s'affineront.
Une vue déficiente est souvent améliorée par la contemplation de la perfection plutôt que l'imperfection en soi-même et dans les autres. La critique déforme la vision, mais une appréciation exacte fait disparaître cette déformation. « L'œil sain » de la compréhension spirituelle nous permet d'avoir une vision claire et nette. Celui qui est tenté par la suggestion d'une vue imparfaite trouvera peut-être utile de déclarer avec force que le sens matériel ne peut l'empêcher de voir la perfection spirituelle.
Parfois, nous sommes tentés de croire que notre vue est affaiblie et que nous devons porter des lunettes. Il appartient à chacun de nous de décider s'il recourra au port de lunettes ou non, et nul ne devrait critiquer la décision d'autrui. Mais il est utile de se souvenir que la pureté d'une pensée basée sur des vérités spirituelles, contribuera à éclaircir notre vision.
Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé (p. 215): « La vision spirituelle n'est pas subordonnée aux altitudes géométriques. Tout ce qui est gouverné par Dieu n'est jamais pour un instant dépourvu de la lumière et de la puissance de l'intelligence et de la Vie. » Les mesures géométriques employées pour étudier la réfraction de la lumière et pour prescrire le genre de verres nécessaires pour des lunettes ne sont pas supérieures au discernement spirituel qui voit toutes choses dans leur perspective véritable. Cette vision ne manque ni de lumière ni de force car elle est gouvernée par l'Entendement qui est intelligence, source de toute faculté réelle.
Une amie de l'auteur prouva ces vérités pour elle-même et pour un membre de sa famille. Pendant les dix années précédant l'époque où elle commença l'étude de la Science Chrétienne, elle avait porté des lunettes pour cause de myopie et d'astigmatisme. Finalement, l'oculiste qui la traitait lui demanda de rester dans une chambre faiblement éclairée pendant environ six semaines et lui prescrivit des verres qui, dit-il, devraient être remplacés fréquemment par de plus forts.
A peu près vers la même époque cette amie souffrit d'une affection pour laquelle on lui conseilla une opération. Se sentant trop faible pour supporter une opération, elle se fit aider par la Science Chrétienne. Dans sa joie d'étudier cette religion, elle oublia complètement qu'elle souffrait des yeux et se servit d'une Bible imprimée en caractères très fins. Un jour ses lunettes la gênaient tellement qu'elle les enleva et elle s'aperçut que sa vue était redevenue tout à fait normale. Le flot de lumière spirituelle et de compréhension qui l'avait envahie fut tel que l'autre difficulté disparut aussi très rapidement.
Le mari de cette amie, officier de marine, fut guéri d'un défaut de vision et il n'eut plus besoin de porter des lunettes, lorsqu'il étudia et médita la définition des yeux, que nous donne Mrs. Eddy et qui commence par ces mots: « Discernement spirituel, — non matériel, mais mental » (ibid., p. 586). Sa guérison fut confirmée par des médecins de la marine, qui ne pouvaient comprendre comment elle s'était produite.
De tels exemples prouvent de façon irréfutable que les facultés humaines s'améliorent lorsqu'on en garde le concept spirituel à la pensée. Tout ce qui a rapport à la compréhension véritable est mental et spirituel. La lumière, la perspective, la clarté, l'acuité, la force, peuvent être considérées comme spirituelles, et par conséquent parfaites. Lorsque nous le faisons, les facultés humaines sont alors soumises au gouvernement harmonieux de l'Entendement divin, et elles fonctionnent d'une manière saine et normale.
Ésaïe a exprimé en ces termes la promesse faite à ceux qui reconnaissent que leurs facultés sont sous la juridiction de Dieu, l'Entendement qui voit tout et entend tout (32:3): «Les yeux de ceux qui voient ne seront plus aveuglés et les oreilles de ceux qui entendent seront attentives. »
L'œil est la lampe du corps; si ton œil est
sain, tout ton corps est dans la lumière;
mais, s'il est mauvais, ton corps est dans les
ténèbres. Ainsi, prends garde que la lumière
qui est en toi ne soit ténèbres. — Luc 11:34, 35.