La naissance de l'enfant Jésus est commémorée par toute la chrétienté. Mais le Christ, dont sa vie fut le modèle, n'a pas à naître, il est éternel. La venue du Christ se marque par des stades successifs de progrès de la pensée, en train de s'éveiller du rêve mortel d'après lequel nous vivons une existence matérielle et temporelle, et d'accepter l'idée que l'homme est l'enfant spirituel et immortel de Dieu. Cette prise de conscience que la Science ChrétienneChristian Science: Prononcer ’kristienn ’saïennce. favorise si heureusement sauve le genre humain des maux, des péchés et des calamités qui l'accablent.
Certes le Scientiste Chrétien aime fêter Noël, cela lui rappelle un événement qui a puissamment contribué à libérer les hommes de tout ce qui est factice; mais il sait que la nativité qu'il doit célébrer chaque jour, c'est l'apparition du Christ dans sa propre conscience. Il y parvient en laissant l'esprit et la présence du Christ, la Vérité, l'idéal de Dieu, prendre possession de ses sentiments. Le Scientiste sait qu'il doit exercer le pouvoir de la Vérité et le développer jusqu'à en faire un puissant élément de guérison dans le monde. Une fois que le Christ est reconnu, aimé et vécu, la guérison scientifique se produit.
Dans Miscellaneous Writings, en réponse à la question: « Comment la guérison se produit-elle en Science Chrétienne ? », Mary Baker Eddy écrit: « C'est le Christ qui est venu mettre fin au pouvoir de la chair; c'est la Vérité qui l'emporte sur l'erreur; une fois qu'il l'a compris, l'homme devient capable de dépasser le témoignage des sens, de faire siennes les forces éternelles de la Vérité et d'abolir les erreurs mortelles à l'aide de l'harmonie immortelle, des grandioses vérités de l'être » (p. 96).
Comme la lumière dissipe l'obscurité, la puissance et la force de l'esprit du Christ pénètrent les ténèbres mentales quelque denses qu'elles soient, et révèlent l'homme que Dieu a créé, dans toute la pureté et la splendeur de son identité indestructible.
Pour expliquer comment il utilisait cette énergie divine qui guérit, Christ Jésus déclara: « Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé » (Jean 5:30). La volonté de Dieu, c'est l'énergie divine dont l'homme est investi par le Christ, et il n'y a nulle limite à cette énergie. Si la guérison est lente, cela veut dire que le praticien et le patient doivent tous deux s'appliquer avec plus de dynamisme à faire la volonté du Père. Tous deux doivent s'efforcer d'être plus aimants, plus vigilants, plus intelligents, moins égoïstes. Cet apport spirituel sera sanctionné par la venue du Christ dans la conscience; il mettra fin à une influence risquant de provoquer l'apathie spirituelle et nous permettra de voir ce qu'il convient de faire.
Seule une pureté plus complète et plus raffinée que celle dont se contente la morale courante permet la venue du Christ et de son pouvoir. Dieu nous anime au respect inconditionnel des règles morales, qui est essentiel, car il prépare la pensée à accepter la présence et l'action du Christ. Mais la spiritualisation ultime de la conscience est atteinte seulement quand on est arrivé à connaître le Christ plus à fond. C'est un état de conscience supérieur au stade moral où deux forces semblent en conflit, le bien et le mal: il ne reconnaît en effet comme réel que ce qui est spirituel.
Au long des nombreux siècles où s'est poursuivi l'effort d'enseignement moral du christianisme, les chrétiens ont cru très sérieusement en l'existence de deux pouvoirs. Ils n'ont pas vu l'irréalité du mal et de la matière, mais ont lutté contre le matérialisme et ses conséquences comme s'ils étaient réels. La pureté requise par le christianisme scientifique, celle qui est l'indice de la venue du Christ, ne connaît d'autre présence et d'autre tout que l'Amour divin. La matière, le péché, le bien limité, la maladie sont ignorés de la conscience réelle qui est le reflet individuel de l'Entendement.
Nous perdons de vue la signification de Noël si nous nous contentons de commémorer la naissance de Jésus, comme celle d'un autre être humain, sans manifester davantage la nature divine et le pouvoir qui va de pair avec, dont Jésus fut l'image fidèle. Aujourd'hui, grâce à la Science du Christ, il nous est loisible d'explorer les profondeurs et la portée de l'esprit du Christ, latent dans notre identité spirituelle. Quand nous accueillons des idées et des qualités spirituelles, cette venue du Christ peut nous sembler un événement extérieur, mais en réalité tout sentiment inspiré par le Christ est la preuve que notre véritable nature immortelle se révèle en nous.
Aucune qualité du Christ n'est absente de l'identité de l'être véritable. Tout ce qui est nécessaire pour démontrer la perfection est disponible, prêt à être reconnu et utilisé. Cette identité ne saurait être privée d'aucune qualité. La Science Chrétienne nous apprend que chaque homme est une idée parfaite et complète de l'Entendement divin. L'homme ne peut pas éviter de posséder la nature du Christ dont l'Entendement l'a doué. Si quelqu'un semble s'écarter de la perfection pour s'aventurer dans les voies sans issue du mal, il ne s'agit là que d'un aspect de l'illusion qu'il est un mortel. Quand nous repoussons la croyance que l'homme est mortel, que certaines qualités spirituelles lui font défaut, et quand nous reconnaissons que l'identité réelle de l'homme est la ressemblance spirituelle de Dieu, celui qui s'égarait recouvre son caractère propre, et ses mauvais instincts s'effacent devant ses caractéristiques légitimes, à l'image du Christ.
La venue du Christ dans la conscience est une réponse à la prière, car la prière bien entendue révèle la vérité sur l'homme, sur sa santé, son existence journalière, ses activités et ses contacts avec les autres. C'est ainsi que le Christ abolit les fausses croyances.
Plus on devient semblable au Christ, moins on a de peine à surmonter par la prière les différentes formes d'erreur qui se présentent à nous. Fermement ancrés dans la compréhension que le divin Christ est éternellement présent et que l'existence de chacun est inséparable de cette sainte présence, nous sommes à même de projeter sur les ombres de la croyance mortelle la lumière spirituelle qui les dissipera.
Si nous faisons honneur aux promesses implicites de notre nature chrétienne, nous serons de ceux dont Jésus a dit: « Vous êtes la lumière du monde » (Matth. 5:14). C'est alors que nous célébrerons Noël d'une manière digne de notre Sauveur.
