L'humilité bien comprise découle du rapport existant entre Dieu et l'homme, qui est un rapport de cause à effet. Lorsque nous reconnaissons que Dieu est la seule cause et que l'homme est le produit de cette grande cause, nous ne nous exposons pas à nous fourvoyer. Notre santé et notre bien-être dépendent au premier chef de cette correspondance scientifiquement établie.
Parmi les leçons les plus profondes qu'enseigna Jésus, nombreuses sont celles qui étaient basées sur cette idée. Il était constamment conscient que Dieu est le seul pouvoir créateur et vivifiant, et que l'homme intervient comme effet, comme conséquence de ce Principe divin. Ce fait se révèle dans des textes tels que celui-ci: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même; il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; car tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement » (Jean 5:19).
Cette doctrine se fonde sur le fait que Dieu, l'Esprit, est le seul Entendement, la seule intelligence, et que la matière est sans vie, qu'elle n'a pas de pouvoir créateur et pas d'effet réel. L'univers et l'homme spirituels reflètent l'harmonie, l'ordre, le rythme engendrés par le Principe divin, universel et unique, Dieu. Lorsque nous arrivons par la prière à connaître et à adorer avec ferveur ce Dieu unique, les effets de Son gouvernement harmonieux se manifestent toujours davantage dans notre existence.
C'est de croire qu'il existe une identité créatrice dans la matière qui trouble à nos yeux l'harmonie de l'être véritable. Ce fauxsemblant qui nous abuse vise à ébranler la stabilité du véritable gouvernement, qui est spirituel, produisant le péché, la maladie, le désordre. Maint type de maladie est dû à cette croyance erronée à l'existence d'une identité dans la matière, c'est-à-dire que la matière peut créer et détruire. Il s'agit ici d'une volonté mortelle qui s'affirme et qui doit être niée et anéantie, et pour ce faire posséder l'humilité véritable sera d'une grande utilité.
Mrs. Eddy nous en parle dans ses Miscellaneous Writings (p. 195): « Lorsque l'humilité, la pureté et l'amour, envisagés à la lumière de la Science divine — le Consolateur — seront nos guides vers le Dieu unique, le « moi » ira au Père; nous constaterons alors que notre identité ne participe pas de la matière mais de l'Entendement, car il n'y a qu'un seul Dieu, un seul Entendement, et l'homme ne prétendra à aucun autre entendement distinct de Dieu. »
Croire que l'homme est un créateur nous rend obscur le rapport entre cause et effet et nous conduit dans le mauvais chemin. C'est la volonté humaine qui nous fait commettre des erreurs. Ce n'est que lorsque l'humain cède au divin que nous pouvons refléter la sagesse de l'Entendement qui sait tout.
Jésus dit: « Heureux ceux qui sont doux, car la terre leur appartiendra ! » (Matth. 5:5). Pourquoi cela ? Parce que « les doux », ceux qui sont humbles, savent que Dieu gouverne tout. Ils sont conscients que l’Amour divin est omnipotent et qu’il bénit l’homme continuellement en ne lui refusant aucun bien. C'est l'humilité seule qui nous permet de le comprendre, et de bénéficier de toutes ces choses bonnes.
L'égotisme est souvent responsable du mécontentement et du sentiment de frustration parfois retirés de nos rapports quotidiens avec nos semblables. L'humilité fondée sur la certitude que c'est Dieu qui gouverne l'homme, allège notre fardeau et nous redonne la vitalité perdue. Lorsque nous prenons le temps de prier, et de reconnaître que Dieu est la source et la substance de notre être, nous ressentons l'effet de cette grande cause qui agit en notre faveur et nous régénère.
L'humilité n'abaisse jamais l'homme; elle lui fait reconnaître ses qualités comme les effets de l'unique cause. Pour autant que nous nous souvenions que l'homme est la créature de Dieu, nous pouvons revendiquer notre part d'héritage, qui est la bonté de Dieu. Nous entrons alors en possession de ce qui est nôtre comme enfants de Dieu.
Il n’est pas en harmonie avec la loi divine de cause et effet de penser que l'homme est un misérable pécheur. Cette conception de l'homme n'est pas le produit de la Vérité et de l'Amour; elle ne constitue pas la véritable humilité que les hommes devraient posséder. Lorsque nous comprenons que Dieu est le seul Entendement, toute raison de pécher et toute raison d'être un pécheur disparaissent. La véritable humilité exige le respect de la nature réelle de l'homme, et le respect de soi-même qui en est le corollaire. Lorsque nous reflétons des caractéristiques désirables, c'est que nous ressentons les effets de la seule et unique cause.
Le sacrifice du moi qu'exige la Science Chrétienne, c'est un renoncement au moi mortel — prétendument produit par l'entendement mortel. Et en réalité, c'est nier l'entendement mortel. Lorsque nous comprendrons vraiment cela, nous aurons davantage à cœur de suivre cette voie et nous jouirons de la plénitude qui accompagne la conformité à la seule cause réelle, le seul Entendement, Dieu.
Jésus allia l'humilité à la force parce qu'il reconnaissait sans réserve que l'homme est le reflet de Dieu. Comme il ne perdait jamais de vue ce rapport, il amenait l'intervention du pouvoir divin dans les affaires des hommes. C'est le pouvoir de Dieu qui guérit les malades et les pécheurs. Possédant l'humilité, nous pouvons reconnaître ce fait et le prouver.
Mrs. Eddy suivit fidèlement les directives divines. Elle avait le désir de les recevoir et était assez humble pour y obéir. Sa vaste expérience lui permit d'écrire (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 201): « Je place de grands espoirs sur celui qui peut dire en toute sincérité:
Montre-moi comment, Berger,
Te suivre aujourd'hui,
Comment récolter, semer,
Nourrir Tes brebis. »
