Ce qui est réfléchi ne saurait agir pour son propre compte. Le pouvoir d'agir et celui de décider de l'opportunité d'agir sont l'apanage de la personne qui se tient devant le miroir. Son reflet répète ce qu'elle fait, justement parce qu'il en est le reflet. Or, l'homme est le reflet de Dieu.
En travaillant et en priant pour vaincre une maladie, nous devons reconnaître le pouvoir de Dieu. Dieu est la Vérité, et quand nous reconnaissons que notre être véritable est Son image, nous devenons sensibles à la Vérité et l'erreur est vaincue. L'erreur est la croyance que nous sommes des personnes matérielles, indépendantes de Dieu. La maladie est la conséquence de cette erreur, car la croyance que l'homme est gouverné par une loi matérielle implique la possibilité que quelque chose aille de travers.
Le patient qui désire sincèrement guérir par des moyens spirituels apporte par là même la preuve qu'il est prêt à renoncer aux croyances matérielles. Mais quand la difficulté ne cède pas immédiatement au traitement par la prière, cela peut être l'indication que le patient a besoin de reconnaître encore plus à fond sa nature spirituelle. Il doit peut-être s'efforcer de devenir plus semblable à un petit enfant.
Une des caractéristiques de l'enfant est qu'il est facilement impressionné. Souriez-lui et sa figure s'illumine de joie. Froncez-lui les sourcils et il est prêt à pleurer. Un enfant regarde comme merveilleuses beaucoup de choses auxquelles nous sommes trop habitués pour y prêter attention. Le chant des grillons, la pluie sur le toit, la forme de la lune, une abeille sur une fleur, partout, tout est nouveau et merveilleux pour lui. Il est impatient de se lever le matin et ne veut pas aller se coucher le soir; la vie lui semble une aventure si magnifique !
Quand nous comprenons un peu mieux la Vie divine, Dieu, et que nous devenons conscients que nous sommes Ses enfants, notre vie se transforme en une suite d'aventures magnifiques. De l'Amour divin émane constamment la douceur, la gentillesse, la force de l'amour pur. Le Principe divin révèle sans cesse l'originalité, la nouveauté, la grandeur de l'existence réelle. L'Ame immortelle nous fait connaître la beauté, la joie, l'harmonie de la conscience réelle. Partout, tout se renouvelle, tout est admirable, et nous y sommes sensibles. Comme le dit Jésus (Matth. 18:3): « Si vous ne changez et si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. »
Quand nous sommes conscients d'être les enfants de Dieu nous pouvons vibrer à la Vérité et cela chasse les croyances matérielles limitées, égoïsme et apitoiement sur soi-même, vanité et égocentrisme. Renonçant à cet ego qui pense avoir acquis beaucoup d'expérience dans la vie matérielle, nous voyons que nous sommes le reflet de l'Ego divin, d'où procède maintenant la seule réalité.
Pour réussir, le praticien qui prie pour un patient conformément à la Science Chrétienne, doit de toute nécessité posséder la spontanéité d'un petit enfant. Ce n'est pas l'expérience acquise avec le temps, mais la connaissance de ne faire qu'un avec l'Entendement, qui confère le pouvoir de guérir. Cette unité se manifeste dans l'humilité, la pureté, l'intégrité, l'amour. Celui qui est humble compte toujours sur ce qui est au-dessus de lui. Celui qui est pur perce à jour les illusions du temps et des sens. Celui qui est fidèle aux lois de Dieu et sincère avec lui-même est apte à recevoir et à mettre en pratique les idées toutes neuves de la Vérité, qui guérissent et que l'Entendement transmet constamment à l'homme. Celui qui aime véritablement prend pour guide l'Amour divin dans chacune de ses pensées, de ses paroles et de ses actes.
S'ils sont comme de petits enfants, le praticien et le patient peuvent trouver le moyen de démontrer le pouvoir guérisseur de la Vérité. Comme l'écrit Mrs. Eddy à la page 288 de Science et Santé: « La Vérité éternelle détruit ce que les mortels semblent avoir appris de l'erreur, et l'existence réelle de l'homme en tant qu'enfant de Dieu est mise en lumière. »
Pour celui qui est persuadé que la vie et l'homme sont matériels tant dans leur manifestation objective que leur origine, il s'avère difficile de ressentir les effets d'un traitement basé sur la proposition que la vie et l'homme sont entièrement spirituels. Nous avons tendance à rechercher le soulagement à nos maux comme si nous étions mortels, plutôt que d'abandonner notre croyance à l'importance de la personnalité matérielle. La guérison complète ne vient pourtant qu'après un tel abandon.
Un effort puissant est requis tant du praticien que du patient qui cherchent à guérir ou à être guéri en reconnaissant que l'homme est reflet — un reflet spirituel, non matériel. Nous devons nous élever à des vues plus hautes de nous-mêmes. Celles-ci s'acquièrent quand nous ne nous satisfaisons plus de ce que nous pensons être aujourd'hui, et que nous avons le désir de renouveler, de spiritualiser, notre échelle des valeurs. Quand nous satisfaisons à ces exigences, nous sommes amenés à accepter avec une confiance enfantine la substance de la Vie, qui tire son origine de l'Entendement divin et est reflétée constamment par l'idée de cet Entendement, l'homme.
Puisque la maladie et la discorde proviennent d'une conception matérielle de l'être qui nous rend apathiques, la perception de l'idéal spirituel de l'être réel, du Christ, doit apporter la guérison. Elle nous éveille à la joie de vivre toujours en rapport avec le divin, le matériel cédant au spirituel jusqu'à ce que toute maladie, péché ou limitation s'efface devant la splendeur de la réalité divine.
