La profession de praticien de la Science Chrétienne est une vocation sacrée à laquelle devraient aspirer tous ceux qui étudient cette Science et se sentent des aptitudes pour ce travail. La voie conduisant à la réalisation de cette aspiration est ouverte à tous ceux qui l'abordent avec humilité et le désir profond de servir Dieu en se mettant au travail dans Son champ immense, prêt pour la moisson.
L'humilité permet au disciple d'entreprendre avec joie les préparatifs d'ordre moral et spirituel nécessaires à la réalisation de son objectif; le désir de servir Dieu lui permet de ne pas perdre de vue son but tant que dure la préparation.
Pour démontrer la Science Chrétienne avec succès un certain réveil moral et spirituel est nécessaire; ainsi celui qui se tient sur le seuil de cette nouvelle étape ne devrait pas se laisser décourager par le préalable divin d'une préparation appropriée. Il devrait au contraire se réjouir de ce que cette discipline est indispensable pour que soit respectée l'intégrité morale et spirituelle d'une Cause dont la mission est d'ôter le péché du monde. Sans une telle ligne de conduite il n'y aurait pas de guérison et la mission ne serait pas remplie.
Mrs. Eddy fut la première praticienne de la Science Chrétienne. Elle présente des données précieuses sur cette profession capitale dans le livre de texte, Science et Santé (p. 483): « Afin de guérir par la Science, il ne faut pas ignorer les commandements moraux et spirituels de la Science, ni leur désobéir. L'ignorance morale ou le péché nuit à votre démonstration, et l'empêche d'approcher de la norme de la Science Chrétienne. »
Christ Jésus choisit comme disciples des êtres humbles, simples et réceptifs. Il les prépara à être pêcheurs d'hommes et leur ordonna (Matth. 10:8): « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, nettoyez les lépreux, chassez les démons. » C'est sur ce commandement que se fonde le ministère de guérison de la Science Chrétienne. Le sceau qui porte ces mots encerclant la croix et la couronne est une marque déposée authentifiant toute publication autorisée de la Science Chrétienne. Le commandement de guérir sous-entend celui de nous charger de notre croix et de nous purifier; et ainsi nous pourrons gagner et porter la couronne de la victoire, celle de l'intelligence spirituelle.
Une des étapes essentielles pour se préparer à la pratique de la Science Chrétienne est bien entendu de devenir membre d'une église. Il faut que le disciple soit actif dans une filiale de l'Église du Christ, Scientiste, et soit membre de L'Église Mère, La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, Massachusetts. L'étape qui vient ensuite est de suivre le cours d'instruction donné par un professeur de Science Chrétienne. Le professeur éveillera chez le disciple désirant pratiquer cette Science la conscience de la réalité spirituelle — le royaume des cieux qui est proche. Il lui apprendra à guérir le péché en lui-même et chez les autres et à mettre de la clarté dans ses idées sur l'Esprit et la matière, c'est-à-dire qu'il lui montrera comment distinguer ce qui est réel et substantiel de ce qui est irréel.
Participer à l'œuvre de son église filiale donne à chaque membre l'occasion de comprendre quelle part lui incombe dans la mission immense de la Science Chrétienne. Cette compréhension le délivrera de tout sens personnel et de ses dérivés — malhonnêteté, irritabilité, impatience, intolérance et ainsi de suite — et l'aidera à reconnaître l'homme réel tel qu'il existe en Christ. En traitant les problèmes concernant l'église avec amour et d'une façon impersonnelle, il apprend à remplacer les objets dont les sens sont témoins par les réalités spirituelles; ainsi, au lieu des croyances matérielles à une personnalité bornée et de la confusion qui semblent régner, l'enfant de Dieu gouverné par la loi d'harmonie et d'ordre de l'Amour divin peut être discerné. Le praticien a une base solide pour son travail dans la mesure où il remplace la contrefaçon de la création divine par les faits spirituels.
Le disciple qui reste comme un petit enfant est toujours prêt à apprendre. Il s'examine continuellement, toujours prêt à sacrifier tout ce qui menacerait de tacher sa pureté ou d'affaiblir sa vision spirituelle. La convoitise, l'orgueil, l'égoïsme, la jalousie, la haine sont souvent latents dans l'inconscient, pour ainsi dire ignorés. Si le disciple fait face courageusement à ces ennemis de son progrès, s'il se repent, l'humilité et l'intelligence spirituelle viendront à bout de ces erreurs, comme si elles se dissolvaient dans des eaux douces.
Un grand nombre de personnes qualifiées qui étudient la Science Chrétienne n'ont pas pris encore la décision de se consacrer officiellement à la pratique de cette Science. Quand on leur mentionne la possibilité de prendre cette décision, les excuses abondent, tout comme dans la parabole de Jésus où un homme offre un grand souper auquel il invite beaucoup de monde: « Tous, comme de concert, se mirent à s'excuser. Le premier lui dit: J'ai acheté une terre, et je suis forcé d'aller la voir; je te prie de m'excuser. Un autre dit: J'ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les essayer; je te prie de m'excuser. Un autre dit: Je viens de me marier; ainsi, je ne puis y aller » (Luc 14:18–20).
Dans ses Miscellaneous Writings (p. 177) Mrs. Eddy écrit: « Jamais exigence plus solennelle ni plus pressante ne s'est imposée à chacun de nous, où qu'il soit, que celle par laquelle Dieu nous invite à avoir une piété fervente et une consécration absolue à la plus grande et la plus sainte des causes. L'heure en est venue. »
Il y a grand besoin de disciples travaillant avec une ferveur digne de celle des figures des Évangiles, trempés par une purification morale et ennoblis par l'intelligence spirituelle, qui soient prêts à mettre à profit toute occasion de venir en aide à ceux qui aspirent à trouver la santé et la liberté. Tout comme nous ne prenons qu'une inspiration à la fois, nous n'avons pas à entreprendre plus d'une chose à la fois, lorsque nous répondons à cet appel et nous préparons à notre rôle de praticien.
Peut-être réserverons-nous une heure, ou davantage, chaque jour, pour inclure le monde entier dans notre pensée, prêts et désireux de donner l'aide qui peut nous être demandée. Si nous avons la pensée déjà suffisamment éclairée, nous préférerons peut-être louer un local pour quelques heures par jour, de façon à pouvoir nous convaincre que notre but est bien de consacrer tout notre temps à la pratique. Celui qui travaille pendant la journée réservera plutôt une ou plusieurs soirées chaque semaine.
Lorsqu'il est demandé à quelqu'un qui étudie la Science Chrétienne s'il fait de la pratique, il conseille souvent à son interlocuteur de consulter la liste de praticiens publiée dans The Christian Science Journal ou dans Le Héraut de la Science Chrétienne, alors qu'il devrait peut-être envisager de s'occuper lui-même du cas en question, surtout s'il se prépare à consacrer tout son temps à la pratique. Accepter le patient est le moyen de faire savoir qu'il est prêt et disposé à se consacrer au travail de guérison.
Ces efforts sincères auront sur la Cause de la Science Chrétienne l'effet d'un puissant levain, et lui procureront en rangs toujours plus serrés une armée de vaillants chrétiens, scientifiques, dévoués, si bien que le Christ sauveur et guérisseur puisse transparaître à travers eux et ainsi atteindre tout homme en tout lieu.
La route est semée d'embûches qui, si elles n'étaient décelées et ôtées, risqueraient de nous empêcher de devenir des travailleurs à plein temps. La plus commune tient à un attachement excessif manifesté dans nos rapports avec les autres. Compter à tout prix sur la satisfaction que nous nous attendons à en retirer et se désoler lorsque les choses vont autrement, c'est tomber dans un piège subtil de la malpratique mentale, recouvert sous des dehors propres à nous induire en erreur.
Le disciple consciencieux prendra en considération, avec soin et sagesse, sa situation personnelle comme celle de sa famille, avant de se décider à franchir le pas décisif qui consiste à solliciter l'insertion de son nom dans le Journal ou les Hérauts. Étant jusqu'à un certain point libéré du joug que sont les tendances indisciplinées de l'entendement mortel, il fera de rapides progrès. Sa marche rapide risque de provoquer l'envie de ceux qui font la route avec lui, ou même parmi les membres de sa propre famille. Mais cela ne saurait surprendre ou troubler longtemps celui qui comprend l'irréalité des manœuvers du magnétisme animal.
Ces personnes, qui se sont égarées dans leur attachement à des notions matérialistes sanctionnées par le temps et qui se refusent par ailleurs à se charger de leur croix, sembleront peut-être entraver les progrès de celui qui se hâte joyeusement vers un but qu'il a abondamment mérité. C'est là une des questions abordées par Jésus avec ses disciples; manifestant une grande compassion à l'égard de ceux qui se trouveraient dans le même cas il dit (Marc 10:29, 30): « De tous ceux qui ont quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou enfants, ou champs, à cause de moi et de l'Évangile, il n'y en a pas un qui ne reçoive maintenant, dès le temps présent, cent fois davantage, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des champs, — avec des persécutions, — et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. »
A mesure que le disciple saisit mieux le sens profond du sceau portant le commandement de guérir autour de la croix et de la couronne, à mesure qu'il obéit plus fidèlement à ce commandement dans sa vie journalière, son ministère attire irrésistiblement ceux qui ont justement besoin de ces qualités divines particulièrement reflétées par lui.
Les pèlerins de cette terre qui sont attirés par ce rayon de lumière — cette expression impersonnelle du Christ — verront que le pouvoir de la Vérité et de l'Amour trouve chez un tel disciple son expression dans une pureté morale, des connaissances sûres en métaphysique, et dans l'oubli de soi et l'amour.
Notre vision actuellement limitée du monde, avec les flots montants des revendications raciales et des nationalismes en formation, comporte un fantastique bouleversement, une effervescence, qui est le résultat de la venue du Christ, de la Vérité, sous la forme d'une Science démontrable à l'époque contemporaine. Cette remise en question de notions traditionnelles et de coutumes dépassées perturbe et renverse une situation de fait sans issue, mais qui peut paraître représenter un statu quo rassurant. Au cours de cette révolution finale, il se produira sans doute tumulte et confusion, mais les Scientistes Chrétiens resteront attentifs aux « signes des temps », ils garderont leur calme et leur sang-froid tandis que la vérité de l'être spirituel se fait progressivement jour et fait disparaître les liens illusoires qui nous retiennent captifs. Beaucoup seront sensibles aux besoins des autres hommes et se lanceront sans hésitation dans une activité qui permet de conduire les hommes de l'obscurité à la lumière de la liberté spirituelle. Comme l'a dit le maître chrétien (Matth. 9:37, 38): « La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. »