La condition actuelle de la pensée dans le monde tend à induire le Scientiste Chrétien à accepter ses croyances, à adopter ses craintes, épouser ses préjugés et se reposer sur ses promesses.
Certes, sous l'influence de la science moderne et grâce à l'assouplissement des enseignements théologiques, ces conceptions ont bien subi quelques transformations superficielles; mais elles demeurent cependant liées à l'erreur fondamentale qui veut que Dieu soit un être fini et physique, un mélange imprévisible de bien et de mal, et que par conséquent tant le bien que le mal soient doués de pouvoir, la matière réelle, et l'homme mortel.
Cette déclaration de Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne [Christian Science], faite il y a soixante ans, révèle combien elle était sensible à la tendance déjà discernable alors vers la libération de l'homme de ces croyances limitatives: « Une conception mortelle, corporelle, ou finie de Dieu ne saurait embrasser les magnificences de la Vie et de l'Amour illimités et incorporels. D'où la soif humaine, inassouvie, de quelque chose de meilleur, de plus élevé, de plus saint, que ce qu'une croyance matérielle à un Dieu et à un homme physiques peut fournir » (Science et Santé, p. 258).
La Science Chrétienne est venue dans le but d'étancher cette soif des hommes. Elle leur enseigne à se défaire entièrement des conceptions fausses de la vie, de la causation et de la substance en comprenant d'une manière scientifique — avec preuve à l'appui — que la cause première réside dans l'Esprit, l'Entendement, ou Dieu, en comprenant aussi Sa loi créatrice et conservatrice, et la nature véritable, spirituelle, de Sa création. L'apparition de la Science du Christ a transformé les besoins de notre époque, qui sont devenus dans une grande mesure du domaine de l'illumination spirituelle — besoin aussi d'une méthode de guérison qui ne consiste pas à tenter des expériences, un simple empirisme, mais qui soit scientifique au sens le plus profond du terme. La Science Chrétienne est la réponse à ces besoins, car elle est la loi de la Vérité sous-jacente aux guérisons de Christ Jésus.
Pourtant les fondements de cet art du christianisme contredisent sur toute la ligne les croyances matérielles contemporaines qui constituent les assises mêmes de la pensée humaine et qui nous harcèlent constamment pour se faire admettre. Le problème est de garder envers et contre tout à la pensée le point de vue chrétiennement scientifique de la vie, de résister aux arguments du matérialisme qui mettent en œuvre tous les moyens à leur portée pour nous persuader d'adopter leur conception complètement fausse de la vie.
L'effort que chacun de nous doit soutenir consiste donc à se garder de simplement reproduire les dissonances confuses et trompeuses de la pensée mortelle, irritantes et propagatrices de craintes et de maladies. La tâche qui nous revient est de nous en tenir fermement à la position que la Science Chrétienne nous a permis de prendre — reconnaître que Dieu est l'Entendement de tous — et demeurer fidèles à ses enseignements dans nos pensées les plus intimes. Il nous sera possible d'y parvenir si nous comprenons que les concepts basés sur la matière sont entièrement faux et nous aveuglent, et que nous possédons dans la Science Chrétienne l'union parfaite des purs enseignements de Christ Jésus et de la Science absolue.
Le défi qui est aujourd'hui lancé au Scientiste Chrétien, c'est de l'être et de détruire ainsi pour lui-même les prétentions illusoires et agressives de l'erreur.
La résistance, que nous rencontrons dans notre démonstration de maîtrise spirituelle est due à un matérialisme sûr de soi, dont la présomption a été renforcée par cinquante ans de découvertes scientifiques stupéfiantes. Chaque jour l'entendement mortel proclame impudemment qu'il est bon, intelligent, réel et doué de pouvoir, s'efforçant de nous faire croire par intimidation que se conformer à ses croyances en les acceptant aveuglément est la seule façon de nos jours de réussir dans la vie, et que si nous ne nous inclinons pas nous verrons menacés nos progrès, notre bonheur et notre santé. En nous comportant en Scientiste Chrétien face à ces redoutables suggestions c'est nous qui lançons un défi au provocateur, prouvant ses menaces vaines et ses promesses illusoires.
Nous avons des possibilités infinies pour progresser hors de la matière vers l'Esprit; c'est une nécessité qui ne souffre pas de relâche, et tant le zèle que la capacité que Dieu nous octroie pour y satisfaire sont toujours présents en nous. Vigilance et résolution spirituelle sont le secret du succès dans la résistance scientifique aux murmures de l'erreur. Notre Leader prit conscience de cela il y a plus de soixante ans car elle nous avertit dans son Message to The Mother Church for 1900 (p. 9): « Dans un flux et reflux de la pensée le vingtième siècle conviera les penseurs, les orateurs et tous ceux qui sont actifs à tirer le maximum de leurs capacités. »
C'est exactement ce qu'a fait Christ Jésus. Il observa sans hésitation, peur ni confusion d'esprit la norme divine du Christ. Jamais il ne fut tenté de suivre la foule; il tint tête au contraire à la haine envers le Christ et ses œuvres, à la méconnaissance du pouvoir de l'Amour, à l'amoralité d'une foi égarée. Il refusa aussi d'accepter la crainte largement répandue du corps matériel. C'est ainsi qu'il put préserver son intégrité spirituelle.
Nous aussi devons de la même manière observer les règles que notre Leader inspirée nous a indiquées dans ses enseignements, par l'exemple de sa vie, et en nous désignant constamment comme Guide Christ Jésus. Nous devons donc résister à la tentation d'accepter aucune conception — aussi populaire ou obsédante soit-elle — qui soit en contradiction avec la totalité de l'Esprit, de l'Amour, et avec la fraternité universelle qui en est l'expression sur le plan humain.
Parmi les éléments qui risqueraient d'exercer sur nous une influence on peut compter les pressions tendant à vouloir résoudre par la violence les différends entre nations et races, au lieu de travailler avec application, intelligence et bonne volonté à les faire disparaître — les tentatives déguisées ou bruyantes mais toujours insensées d'attiser les haines politiques, nationales ou raciales — la croyance que l'humanité est divisée en deux camps ennemis et qu'un conflit meurtrier entre eux est inévitable — la proposition largement acceptée que le sens moral de la majorité des gens est fortement ébranlé, et la criminalité en augmentation chez les jeunes etc.
Avec compréhension et constance nous devons déceler et rejeter tout ce qui s'oppose au contrôle suprême de l'Entendement omnipotent sur les circonstances de notre vie et celles des autres hommes et des nations.
La Science Chrétienne montre que ces attaques de l'entendement mortel sont des inventions de l'Antéchrist, qu'elles sont mesmériques, destructrices et vouées à l'autodestruction. Si nous les reconnaissons pour ce qu'elles sont et leur résistons, nous les réduisons à néant et nous aidons nos semblables à faire de même. Par là nous partageons réellement le Christ rédempteur avec le monde dans l'esprit de notre « Prière quotidienne » (Manuel de l'Église, de Mrs. Eddy, Art. VIII, Sect. 4): « “Que Ton règne vienne; ” que le règne de la Vérité, de la Vie et de l'Amour divins soit établi en moi, et éloigne de moi tout péché; et puisse Ta Parole enrichir les affections de toute l'humanité et les gouverner ! »
Les qualités qui donnent de l'efficacité à cette prière, énumérées par l'apôtre Pierre, sont la compréhension, l'amour fraternel, la patience et une foi inébranlable dans la victoire de la Vérité. Comme l'écrit Pierre (II Pierre 1:8–10): « Si ces grâces se trouvent en vous et si elles y abondent, elles ne vous laisseront pas oisifs ni stériles dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ... C'est pourquoi, frères, appliquez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection. Ainsi, vous ne broncherez jamais. »
