La loi divine du bien infini et éternel se manifeste du point de vue humain comme une loi de compensation. Bien comprise, cette loi rend l'homme conscient de son individualité réelle à l'image et à la ressemblance de Dieu, et ramène l'harmonie dans son existence. Le prophète Joël a transcrit cette promesse de Dieu (2:24, 25): « Les aires se rempliront de froment; les cuves regorgeront de vin nouveau et d'huile. Je vous dédommagerai ainsi des récoltes qu'ont dévorées les sauterelles. »
Pour beaucoup d'entre nous, les sauterelles — les fléaux que sont une mauvaise santé, le manque de bonheur, la pénurie, la peine non récompensée, le dévouement méconnu, ou toute autre forme d'ignorance spirituelle — peuvent bien avoir « dévoré nos récoltes » au long d'années qui auraient dû être remplies d'harmonie et de progrès. L'entrée de la Science Chrétienne [Christian Science] dans notre vie met fin à ces influences pernicieuses, et la restitution commence à s'opérer.
Nous apprenons dans la Bible que Dieu est Amour. Il ne nous inflige point de châtiment mais Il récompense en vertu de Sa loi d'amour chaque mobile et chaque acte dénotant l'oubli de soi. Cette loi est perpétuellement valable et nous pouvons en éprouver les bienfaits dès maintenant si nous nous conformons à ses exigences. Il est tout aussi inutile qu'injustifié de rester sous l'impression que l'on doit continuer à supporter des conditions injustes ou accablantes.
Comment peut-on apprendre à connaître la loi de Dieu, la présence du bien, et la mettre en pratique ? La Science Chrétienne, en accord avec le premier chapitre de la Genèse, déclare que l'homme est fait à l'image et à la ressemblance de Dieu, l'Esprit. Donc l'homme est parfait, complet, sain et satisfait. Étant incorporel, il ne peut être la victime de la maladie, car la maladie n'est compatible qu'avec la croyance que l'homme est mortel, corporel et matériel. Étant une idée spirituelle, l'homme ne saurait commettre de péché, car il est l'expression de l'Entendement infini et éternel, Dieu, et il ne peut non plus manquer de quoi que ce soit ni être affligé d'aucune inharmonie de quelque nature ou sous quelque forme que ce soit.
Que si nos capacités ou nos talents semblaient partiellement obnubilés, ou même perdus, la loi divine intelligemment mise en pratique nous les restaurera, et nous permettra de les garder intacts et productifs. Ni l'âge, ni le temps, ni aucune autre croyance des hommes n'a le pouvoir de restreindre ou de mettre fin à nos dons ni à nos talents spirituels. Leur nature est immortelle et indestructible. La puissance d'anticipation, la vigueur, la grâce, la beauté, la perfection, l'inspiration — qualités dérivées de Dieu — sont hors du temps, éternelles.
Les occasions favorables semblent-elles nous avoir échappé ? Notons ce que dit Mrs. Eddy dans La guérison chrétienne (p. 19): « L'Être inlassable qui supporte avec patience les temporisations de l'homme, lui offre de nouvelles opportunités à chaque heure; mais si la Science exige plus de spiritualité, engageant l'homme à s'élever plus haut, il se peut que l'homme s'impatiente ou se demande s'il est capable d'accomplir ce qu'on exige de lui. »
Dieu étant le bien infini, Son expression, l'homme, ne saurait être soumise à des limitations. Le bien est sans fin. Les idées justes et fructueuses sont instantanément disponibles. Il peut toutefois se faire que nous ayons à revendiquer et à exercer le droit à la liberté et aux aptitudes que Dieu a données à l'homme.
Ce que nous avons dans la pensée pourrait peut-être s'exprimer par les paroles de l'homme que Christ Jésus guérit à la piscine de Béthesda (Jean 5:7): « Je n'ai personne pour me plonger dans la piscine quand l'eau est agitée, et, pendant que j'y vais, un autre y descend avant moi. » En d'autres termes: « Je n'ai pas de capitaux, pas d'amis influents, pas de diplômes, pas de talent ou d'aptitude particuliers, ou encore je suis ou trop jeune, ou trop vieux. » Nous devrions « nous lever » pour revendiquer le bien infini que Dieu nous a donné en partage, et Dieu nous restaurera notre utilité première.
Au fur et à mesure que nous connaissons davantage la vérité libératrice et que nous appliquons ce que nous savons dans notre existence quotidienne, notre conscience s'imprègne de spiritualité et le droit appartenant de naissance à l'homme, le droit à l'harmonie et à la maîtrise, est reconnu et compris comme étant la vérité. Cette compréhension se manifeste par des conditions de vie plus heureuses, par une existence exempte de maladie, de crainte et d'oppression.
Nous ne devons jamais perdre de vue ce point important que l'homme, l'enfant parfait de Dieu, n'a jamais perdu ni été dépouillé de quoi que ce soit de réel, de bon ou de vrai. L'homme est le bien-aimé de Dieu, et n'a jamais été sujet à la maladie, aux échecs, à la malchance ou au mécontentement. Il n'est rien qui doive lui être restauré: plénitude et perfection sont, ont toujours été, et seront toujours sa part d'héritage.
Mrs. Eddy a dépeint, du sommet de la vision spirituelle, la beauté, la perfection et la sainteté sans limite que l'homme exprime en sa qualité de reflet de Dieu, lorsqu'elle transcrit le témoignage suivant de l'Esprit (Science et Santé, p. 252): « Je suis Esprit. L'homme, dont les sens sont spirituels, est ma ressemblance. Il reflète l'intelligence infinie, car Je suis Infinité. La beauté de la sainteté, la perfection de l'être, la gloire impérissable, — tout est à Moi, car Je suis Dieu. »
Nous obéissons à la loi de restitution en rejetant les malentendus et les croyances erronées et limitatives, et en prenant toujours pour base en tout les faits divins de l'être. Lorsque nous nous attachons à ces faits absolus qui illustrent la perfection de l'être spirituel, le bien est apparent dans notre existence sous forme de quelque qualité qui nous est restituée. Grâce à la loi divine de compensation, le bien peut ainsi se manifester de façon concrète.