Que nous soyons satisfaits ou non de ce que nous faisons à un moment donné dépend de ce qui nous incite à le faire. Si notre mobile est notre amour pour Dieu, nous serons satisfaits de ce que nous faisons. Si notre mobile est au contraire notre amour du moi il est possible que nous n'aimions pas ce que nous avons à faire; ou encore notre joie peut faire place au chagrin ou à la crainte parce que quelque chose n'a pas réussi ou menace nos projets.
Celui dont le mobile est en tous temps l'amour pour Dieu trouve dans tout ce qui lui arrive une occasion de faire ce qui lui plaît par-dessus tout: glorifier Dieu. Chaque œuvre, quelle que soit sa beauté ou l'effort qu'elle demande, offre à celui qui l'entreprend une occasion de voir les qualités de Dieu exprimées. La joie résulte non seulement des guérisons que ces qualités accomplissent mais aussi du simple fait de les exprimer.
La Science Chrétienne [Christian Science] enseigne que l'homme a été créé pour glorifier Dieu. Dieu est Entendement infini, Amour divin, Principe parfait; l'homme est l'image de l'Entendement, le reflet de l'Amour, l'idée du Principe, la manifestation de Dieu. Si nous comprenons que le véritable but de l'homme est d'accomplir le dessein de Dieu — d'exprimer Son infinitude, la sagesse de l'Entendement, la pureté de l'Amour, l'harmonie du Principe — nous apprenons à trouver la joie en découvrant et exprimant notre être réel.
Quand un problème à résoudre se présente à nous, ce problème n'est pas une calamité; c'est un moment, un endroit, une occasion permettant aux qualités de Dieu d'être exprimées. En trouvant la solution de ce problème, nous pouvons trouver la joie de connaître et de manifester jusqu'à un certain point notre être réel. Si nous sommes mus par l'amour du moi, notre but en faisant face à chaque problème est d'arriver à un moment où il n'y a plus de problème. Mais si c'est notre amour pour Dieu qui est à la source de nos actes, notre but est d'exprimer Dieu, et chaque problème nous aide à atteindre notre but.
Cela ne veut pas dire que nous devons nous plaire dans le mal. Le mal ne peut jamais présenter un agrément, et ne devrait jamais même paraître le faire. Mais un problème nous donne l'occasion de démontrer que le mal est irréel. Cette démonstration devient une joyeuse aventure grâce au bien qui se présente en abondance pour nous permettre de mettre en évidence la non-existence du mal et le détruire.
Il semble quelquefois que la vie soit une lutte constante, comme l'ascension d'une montagne dont le sommet est trop haut. Nous nous demandons s'il y aura jamais un moment où le chemin s'aplanira, ou même redescendra un petit peu ! Le fait est que dans notre marche en avant vers la prise de conscience de notre être spirituel, il arrive un moment où nous ne recherchons plus un bienêtre personnel, mais à mieux exprimer l'amour pour Dieu.
Quand nous en arrivons là, chaque étape de l'ascension apporte de plus en plus de satisfaction, et nous trouvons davantage l'énergie nécessaire pour nous élever plus haut et démontrer d'une façon plus concluante les faits spirituels de l'être. A partir de ce moment nous avons un aperçu de la réalité — qui nous sommes, ce que nous sommes, quelle est la raison de notre existence — qui transforme les assises de notre pensée. Admettant que notre individualité spirituelle est une réalité démontrable nous avançons en fournissant un effort plus grand et plus efficace mais aussi avec une peine considérablement réduite.
Ce qui semble alourdir notre fardeau et rendre l'ascension pénible, c'est la masse des pensées consacrées à la personnalité mortelle. De telles pensées sont dépourvues de substance comme de masse susceptibles de subir l'attraction de la terre, sauf en croyance — la croyance erronée à un entendement mortel en opposition avec Dieu. Avec cette croyance, l'entendement mortel prétend adjoindre sa fiction à la notion de l'être véritable, et nous faire croire que le bien et le mal peuvent s'unir dans une même personne et que cette personne est le moi de chacun. Mais la Science nous apprend que le seul moi, ou Je suis, est l'Entendement divin et que l'homme est purement l'idée de l'Entendement, son reflet.
A la page 323 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy dit: « Quand les malades ou les pécheurs se réveilleront et réaliseront qu'il leur manque ce dont ils ont grand besoin, ils seront susceptibles de recevoir la Science divine qui gravite vers l'Ame et s'éloigne du sens matériel, détourne la pensée du corps, et élève même l'entendement mortel jusqu'à la contemplation de quelque chose de meilleur que la maladie ou le péché. »
Alors que je faisais ma première année d'université je me débarrassai un jour du concept égoïste, personnel, de mon corps et de mon être, et me trouvai guéri d'une maladie que j'avais alors. En traversant l'établissement je me dis: « Vivement que se présente le prochain problème; c'est une si grande joie que de les résoudre par la Vérité ! » Chaque jour où je me suis souvenu de cette joie une promesse de joie m'a été offerte — promesse qui a été accomplie dans la mesure où j'étais réceptif à la Science divine et où j'étais prêt à envisager tout ce qui pouvait arriver comme une occasion de graviter vers l'Ame, et m'éloigner du sens matériel.
Nous pouvons lire dans les Psaumes: « Fais de l'Éternel tes délices, et il t'accordera ce que ton cœur demande. Remets ton sort à l'Éternel; confie-toi en lui, et il agira... Abandonne-toi en paix à l'Éternel, et mets ton espoir en lui» (37:4–7). Christ Jésus promit la paix à tous ceux qui croyaient en lui et suivaient sa voie. Mais il est clair qu'il ne s'agit pas de la paix dans la matière ou la croyance matérielle car la voie de Jésus était à l'opposé de la croyance matérielle. Jésus dit (Matth. 10:39): « Celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la retrouvera. » Et l'apôtre Jean dit (I Jean 2:15): « N'aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. »
Demandons-nous: « Quelle est la chose que je désire faire par-dessus tout ? » Si nous pouvons répondre sincèrement: « Glorifier Dieu, vivre les qualités de Dieu là où je suis », nous pouvons être assurés de jouir jusqu'à un certain point de la joie que procurent l'ascension, la victoire, la gravitation vers l'Ame, la victoire remportée sur le mal jour par jour — la joie qu'on éprouve à vaincre le mal pour démontrer notre amour envers Dieu.