Puisque, dit-on, l'ordre est la première loi du ciel, celui qui met toute chose à la place qui lui convient mérite des éloges. Mais alors ne devrions-nous pas être plus circonspects quant à la demeure mentale que nous nous choisissons ? Car si raffiné ou si bien organisé que soit notre milieu, le vrai sens de l'ordre fait défaut si notre demeure mentale est bouleversée par la crainte, le malheur et la rancune, et ceci nous met à la merci des sens matériels qui nient la vérité de l'être.
La Science Chrétienne [Christian Science] enseigne que si quelqu'un se classe comme mortel, il se place à tort sous la tyrannie capricieuse de la loi matérielle qui prévoit ce qui est préjudiciable aussi bien que ce qui est utile au genre humain. Par conséquent, il se peut que l'on soit bien établi aujourd'hui et mal placé ou remplacé demain; tandis que si l'on comprend que l'homme n'est pas matériel mais spirituel — l'image de Dieu — on se place sous le gouvernement de Dieu dont la loi du bien ne peut être ni abrogée ni modifiée et ne prévoit rien qui puisse affliger.
Si nous comprenons que Dieu est le seul Entendement et le seul pouvoir, la protection dont il entoure l'homme nous apparaît avec évidence. A la lumière de cette compréhension il nous devient aussi naturel que nécessaire de nous placer sous la loi de la Vérité, non seulement quand l'adversité, la douleur ou la crainte nous tourmentent, mais aussi lorsque la vie nous semble lumineuse comme un beau ciel. Nous agissons ainsi afin de ne pas oublier que la nature et la source de tout bien sont, non pas matérielles ou personnelles, mais spirituelles.
Le fait de se placer entre les mains de Dieu ne signifie pas que l'homme, la ressemblance de Dieu, soit ou ait été séparé du pouvoir spirituel, pas plus que l'image réfléchie dans le miroir ne peut être dissociée de l'original et placée en quelque autre lieu, ou que le rayon de soleil ne peut être détaché du soleil et emporté. Toutefois, c'est seulement la spiritualisation de la pensée qui nous met en mesure d'entendre la voix de la Vérité et de sentir, à l'exclusion de toute autre chose, la tendre présence de l'Amour qui guérit.
Nous placer entre les mains de notre Père-Mère Dieu, c'est nous rendre compte qu'en réalité nous nous y trouvons déjà. Cette conviction peut se faire jour soudainement ou après un effort considérable qui dépend de la promptitude avec laquelle nous abandonnons un sens déformé, pernicieux, des choses, pour accepter la vérité absolue qui nous concerne, nous et notre origine, Dieu.
Lorsqu'on chemine de l'erreur vers la vérité, c'est une grande joie de se rendre compte — ne fût-ce qu'un instant — que, où que nous soyons, Dieu se trouve aussi. Car, comme l'a affirmé Job: « C'est Dieu qui en sait le chemin: c'est lui qui connaît sa demeure » (Job 28:23).
Nous devons accepter notre place dans l'univers de l'Esprit, le seul univers qui soit, où n'existe aucune semence d'erreur — virus ou bactéries — capables de faire intrusion et de répandre le désordre et la maladie, parce que la croyance à la matière, qui engendre tous les maux, n'a pas de place dans le royaume de l'Entendement.
Sous l'effet de la tension ou de l'ambition mal comprise, les mortels se placent parfois, pour leur plus grand chagrin, là même où, croient-ils, ils désirent être. La patience, l'humilité, et la joie qui vient lorsque nous nous reposons sur la Vérité, nous placeront où nous avons besoin d'être, où nous pouvons faire le plus de bien, où nous pouvons bénir et être bénis.
Mrs. Eddy déclare dans Science et Santé (p. 322): « Les dures expériences que suscite la croyance à la prétendue vie de la matière, ainsi que nos déceptions et nos douleurs incessantes, nous jettent comme des enfants lassés dans les bras de l'Amour divin. Nous commençons dès lors à connaître la Vie dans la Science divine. » Et, à la page 239 du même livre, notre Leader nous rappelle que « pour déterminer nos progrès, il faut que nous sachions où sont placées nos affections, et qui nous reconnaissons, et à qui nous obéissons en tant que Dieu. »
Si nous aimons le monde et les scintillements de ses attraits hypnotiques davantage que la vérité qui en triomphe, notre pensée sera fermée à la vérité qui libère des chagrins et des illusions engendrés par des espoirs et des affections mal placés. Mais rien ne nous oblige à nous mettre dans cette situation tant que Dieu, l'Amour, est là, et que nous pouvons nous tourner vers Lui pour obtenir la force et la sagesse de rejeter les promesses de l'erreur selon laquelle nous pouvons trouver paix et pouvoir, santé et richesse, en dehors du Principe divin.
C'est à toute l'humanité et pour tous les temps que notre Maître, Christ Jésus, fit cette promesse: « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit » (Jean 14:2). Cette maison aux nombreuses demeures désigne l'habitation de l'Ame, ou conscience spirituelle, l'étendue sans limites de l'univers de l'Entendement, où l'Amour nous abrite et nous guide tous, et pourvoit à tous nos besoins.
Nous sommes dans cette demeure céleste maintenant même, dans la mesure où nos pensées restent fidèles à Dieu et à l'homme de Sa création et où nous entretenons en nous les qualités de pureté, de bienveillance et d'amour. Dans la mesure de notre obéissante confiance en Dieu considéré comme le seul pouvoir et en l'Esprit reconnu comme la seule substance, nous nous trouvons dans notre demeure en l'Entendement où prévalent la loi et l'ordre que ni les hasards ni les changements de la croyance mortelle ne peuvent contrecarrer.
Ne nous classons pas comme des mortels pleins de lassitude, vivant au petit bonheur. La Science Chrétienne [Christian Science] montre que la croyance que l'homme est mortel est le seul mortel qu'il y ait. Identifions-nous comme idées de Dieu — ce qu'en vérité nous sommes — et plaçons notre existence, notre santé, nos affaires et le monde où nous vivons, sous la loi de Dieu, irrévocable et parfaite.
