L'histoire a enregistré nombre d'actions remarquables accomplies par des femmes que l'on considère comme de nobles individus. Rien de ce qu'elles ont fait ne surpasse ce qui a été réalisé par Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne [Christian SciencePrononcer ’kristienn ’saïennce.] et Leader du mouvement de la Science Chrétienne. Les quarante-cinq années environ qu'elle a consacrées à l'établissement de la Cause, après son importante découverte en 1866, sont infiniment grandes par la richesse de l'amour exprimé, l'étendue de l'œuvre accomplie et les résultats manifestés.
Sa mission, qui était de faire connaître le Consolateur promis par Christ Jésus, fut triple comme en témoignent les trois titres qu'elle se réserva — Découvreuse, Fondatrice, Leader. Antérieurement à sa découverte, son existence l'avait préparée à la grande œuvre qui l'attendait. Les épreuves qu'elle connut: veuvage, affliction, abandon et mauvaise santé, jointes aux années de recherches infructueuses dans les domaines de la médecine, de la religion, des sciences naturelles et de la philosophie la détournèrent complètement de ces choses et firent que, par l'étude consacrée de la Bible, elle se trouva prête à accueillir la révélation du Consolateur.
Les années qui suivirent sa remarquable guérison des effets d'une chute furent des années de prière et d'étude suivies et humbles par lesquelles fut assurée aux générations futures la révélation de la Vérité qui lui avait été accordée. Dès le début elle connut une persistante opposition. Elle enseigna qu'il n'y avait pas de réalité dans la matière, et les esprits scientifiques se gaussèrent de cette idée. Elle enseigna que la maladie pouvait être guérie par la prière seule, et le corps médical l'attaqua. Elle enseigna que Dieu n'a pas créé le mal et qu'Il ne le tolère pas dans Son univers. Cet enseignement déclencha l'hostilité des théologiens qui la combattirent en chaire et dans la presse. Mais la résistance opposée par le monde à la Vérité ne pouvait l'abattre et elle ne perdit pas courage. Il lui fallait remplir sa mission.
La pureté de sa pensée et sa profonde spiritualité mirent Mrs. Eddy à même de découvrir la Science Chrétienne [Christian Science], de donner au monde la Science du Christ de telle sorte que chacun pût imiter les œuvres de Christ Jésus. Après avoir discuté de la nature de Jésus de Nazareth qui n'avait nul besoin de découvrir la Science de l'être, Mrs. Eddy écrit à propos de sa propre découverte dans Rétrospection et Introspection (p. 26): « Cependant, pour celui qui est “né de la chair,” la Science divine doit être une découverte. La femme doit lui donner le jour. La Science doit être engendrée par la spiritualité, puisque, hormis ceux qui ont le cœur pur, personne ne peut voir Dieu, — le Principe de toutes choses pures; et puisque, hormis les “pauvres en esprit,” personne ne pouvait en premier énoncer ce Principe, ne pouvait percevoir plus complètement le néant de la matière et la totalité de l'Esprit, ne pouvait utiliser la Vérité, ni mettre la démonstration de l'être, en Science, absolument à la portée de la compréhension de cet âge. »
Pendant près de quarante-cinq ans, elle compléta et mûrit sa découverte, l'entoura de soins comme une mère son enfant. Elle se consacra pendant des années à énoncer les vérités spirituelles qui entraient à flots dans sa conscience, d'une façon telle que tous ceux qui en prendraient connaissance pussent les comprendre, et que chacun, quels que fussent son état de pensée et sa culture, pût trouver dans l'étude de son livre, Science et Santé avec la Clef des Écritures, l'exposé complet et final de sa découverte. Ce livre, qui est le livre de texte de la Science Chrétienne, publié d'abord en 1875 et soigneusement revisé par son auteur pendant une période de trentecinq ans, a depuis lors atteint une diffusion mondiale et il est, après la Bible, le plus grand ouvrage religieux de tous les temps.
Bien que l'on pense communément que celui qui fait une grande découverte spirituelle en devient rarement le fondateur, Mrs. Eddy déploya autant d'activité à établir son mouvement qu'elle en déploya à découvrir et à énoncer la vérité sur laquelle il est basé. Elle devait établir une église, aussi bien qu'annoncer l'évangile du christianisme scientifique. Son œuvre de Fondatrice offre bien des analogies avec l'œuvre de Paul. Beaucoup de ses lettres aux églises publiées dans Miscellaneous Writings et dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany rappellent les affectueux conseils aux églises si caractéristiques de Paul.
C'est dans le Manuel de L'Église Mère que le rôle de Fondatrice de Mrs. Eddy apparaît avec le plus d'évidence. On y voit la Fondatrice à l'œuvre, construisant les fondations, établissant chaque activité de l'église et délimitant son but. On y voit se dessiner un plan complet d'organisation de cette manifestation la plus haute parmi les humains de l'idée divine à laquelle correspond l'Église.
Elle donna un nom très significatif à son Église en l'appelant « L'Église Mère, La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, Massachusetts ». Elle était destinée à englober le monde entier, et ses filiales devaient s'établir dans toutes les parties du monde. Elle était destinée à être vraiment une église mère, conduisant avec douceur tous les hommes vers le Consolateur. Elle devait être la première église, l'église originelle du christianisme scientifique. Elle devait être l'église du Christ. Et elle était destinée à être une église de Scientistes, annonçant au monde par son nom même que c'était une église d'utilité pratique, une église de travailleurs qui s'efforceraient de prouver le caractère démontrable de leur religion. C'était une église située à Boston, non pas une église de Boston, une église avec laquelle quiconque dans le monde est prêt à en faire partie peut volontairement s'identifier.
Le Manuel de l'Église pourvoit à chacun des aspects multiples de l'œuvre de L'Église Mère universelle. La Société d'Édition de la Science Chrétienne, le Conseil des conférenciers, le Conseil d'Éducation, le Committee on Publication, les églises filiales et sociétés, les écoles du dimanche, les salles de lecture, les organisations dans les universités, les praticiens, les gardes-malades et le Cours d'instruction, constituent quelques têtes de chapitre seulement. Toute personne qui étudie sans parti pris le Manuel reste confondue de voir combien Mrs. Eddy a parfait son œuvre de Fondatrice.
Mais Mrs. Eddy n'est pas seulement Fondatrice et Découvreuse, bien que l'un ou l'autre de ces deux titres eût suffi à lui assurer une place définitive dans l'histoire des religions. Elle est aussi Leader. La vie et les œuvres de Christ Jésus devinrent ses modèles. Il fut pour elle un Guide, et ses écrits abondent en recommandations invitant ses adeptes à prendre comme modèle la vie de notre Maître.
Dans Message to The Mother Church for 1901 (p. 34) Mrs. Eddy écrit: « Finalement, frères, attendez-vous patiemment à Dieu; répondez par la bénédiction à la malédiction; ne vous laissez pas vaincre par le mal, mais triomphez du mal par le bien; soyez fermes, demeurez dans la foi, la compréhension et les bonnes œuvres, et possédez-les en abondance; étudiez la Bible et le livre de texte de notre confession; obéissez strictement aux lois en vigueur, et ne suivez votre Leader qu'autant qu'elle-même suit le Christ. » Ses écrits, les périodiques qu'elle établit, tous les canaux variés par lesquels s'effectue l'œuvre de l'église, prouvent amplement que Mrs. Eddy est vraiment une Leader pour les multitudes de gens qui ont trouvé dans ses enseignements le remède à toutes sortes de conditions inharmonieuses.
Peut-être la continuité de la fonction de Leader occupée par Mrs. Eddy n'est-elle nulle part mieux mise en évidence que par les questions qu'elle pose par centaines, et auxquelles elle répond elle-même dans ses ouvrages. Ceci devint très clair pour un certain Scientiste Chrétien qui, ainsi qu'il le disait souvent, aurait désiré vivre soixante-dix ans plus tôt afin d'avoir été à même de recevoir l'enseignement direct de Mrs. Eddy, comme tel avait été le cas pour l'un de ses proches parents. Puis en étudiant ses ouvrages il découvrit les questions et les réponses qui existent dans presque tous. En lisant ces questions, il fut saisi de voir que c'étaient justement celles qu'il aurait posées s'il avait fait partie d'une de ses classes. Comme il considérait les réponses, directes et claires, il fut rempli de gratitude à la pensée qu'à travers ses écrits Mrs. Eddy continuait son œuvre de Leader.
Christ Jésus réclama instamment de ses disciples qu'ils le reconnussent, ainsi que sa mission. Il demanda à ses disciples: « Mais vous, qui dites-vous que je suis ? » (Matth. 16:15). Et il loua Pierre de sa réponse: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Il attachait une grande importance à ce que sa mission fût reconnue et comprise.
De même Mrs. Eddy insista pour que ses étudiants reconnussent le sens et la portée de l'œuvre de sa vie, et le lien indestructible l'unissant à la Cause. Pour tous ceux qui voudraient prendre le nom de Scientistes Chrétiens, il est impérieux d'avoir une compréhension exacte et une juste appréciation de sa triple mission. On ne peut pas accepter sa découverte et ne pas accepter l'Église qu'elle a fondée, pas plus qu'on ne saurait accepter sa découverte tout en refusant d'admettre la pérennité de sa mission de Leader.
Dans toutes ses œuvres, Mrs. Eddy rappelle qu'elle accomplit une mission prescrite et consacrée par Dieu. La révélation qu'elle eut fut l'accomplissement de la prophétie biblique. C'était la révélation complète et finale de la Science du Christ que le monde a maintenant le bonheur de pouvoir étudier et démontrer. Tout comme la divinité du Christ se voyait clairement dans la vie de Jésus, de même la divinité de la Science Chrétienne [Christian Science] apparaît manifestement dans la vie de Mrs. Eddy. On ne peut pas plus séparer Mrs. Eddy de sa découverte que l'on ne peut séparer Jésus du Christ.
Personne ne peut ressentir le pouvoir guérisseur et rédempteur de cette religion sans éprouver une profonde gratitude envers celle par qui la révélation est venue. Mais aucun Scientiste Chrétien ne voudrait défier sa Leader, pas plus qu'il ne voudrait déifier Jésus. Il s'inspire de leur exemple. Leur existence témoigne de la présence éternelle du Christ, rendue évidente à notre époque par cette Science.
On ne saurait lire les biographies de Mrs. Eddy — que l'on peut se procurer dans les salles de lecture de la Science Chrétienne — ou son autobiographie: Rétrospection et Introspection, ou encore étudier la Préface de Science et Santé, sans éprouver un renouveau de gratitude pour notre Leader. Dans la déclaration extraite de The Christian Science Journal de mai 1906 qui sert d'Avantpropos à Miscellany, on relève ces paroles (p. vii): « Quels que puissent être ses efforts, L'Église du Christ, Scientiste, ne pourra jamais faire pour sa Leader ce que sa Leader a fait pour cette Église; toutefois ses membres peuvent veiller sur leurs pensées afin d'éviter de priver involontairement leur Leader de sa place légitime de révélatrice des vérités immortelles auxquelles Jésus et les prophètes ont rendu témoignage, pour l'époque contemporaine. »