La garde-malade de la Science Chrétienne (en anglais nurse) ne remplace pas le praticien auprès du patient, mais un rôle certain lui incombe pour soutenir le travail métaphysique que fait le praticien. L'esprit avisé et pratique avec lequel elle s'occupe des malades — ses tendres encouragements et la fidélité pleine d'amour dont elle fait preuve à remplir sa conscience de vérité spirituelle en dépit de toutes les suggestions mortelles — est un facteur de poids dans le progrès de la guérison et le rétablissement complet du malade. Appui fidèle du ministère spirituel du praticien, la garde-malade veille à garder la pensée libre et claire concernant la perfection intrinsèque et éternelle de l'homme en sa qualité de reflet de Dieu.
Le désir sincère de servir comme garde-malade scientiste chrétienne naît de l'amour pour Dieu et pour l'homme. Peut-être tire-t-il son origine de la gratitude éprouvée pour quelque guérison, qui nous a inspiré amour et dévouement à l'égard des autres hommes. Chacun recherche alors avec humilité des occasions de donner et par là de manifester sa gratitude. Une des définitions du verbe anglais to nurse est: prendre soin de quelqu'un, s'en occuper avec tendresse ou diligence.
Mrs. Eddy a écrit dans le Manuel de L'Église Mère (Art. VIII, Sect. 31): « Les membres de L'Église Mère qui se donnent comme gardes-malades de la Science Chrétienne devront avoir une connaissance démontrable de la pratique de la Science Chrétienne, posséder à fond la sagesse pratique requise dans une chambre de malade et savoir bien soigner les malades. »
Les Administrateurs des Associations de bienfaisance de la Science Chrétienne organisent des cours pour élèves gardes-malades aux sanatoriums de Chestnut Hill, en Nouvelle-Angleterre, et de San Francisco, en Californie. Nombreuses sont les gardes-malades ayant reçu cet enseignement, et parties ensuite exercer la pratique dans le Champ, qui ont exprimé leur gratitude pour ce qu'elles regardent comme un privilège, ainsi que pour les possibilités de servir qui leur sont offertes.
La garde-malade scientiste chrétienne a d'innombrables occasions de « verser l'huile et le vin » de la guérison. Elle veillera constamment à conserver la fraîcheur de son inspiration spirituelle et à ne pas la laisser contaminer par des raisonnements matérialistes. La garde-malade ne devrait pas faire de diagnostic; elle ne devrait intervenir en aucune manière dans le travail du praticien.
Son devoir est de consacrer le plus de temps possible à maintenir avec joie son intelligence spirituelle intacte, lumineuse d'inspiration et de pureté. Toujours son but est de guérir sa propre pensée de toute croyance d'irritation ou de condamnation, d'imperfection, de doute ou de crainte. Elle fait disparaître de sa propre pensée chaque argument du magnétisme animal, et réfute chaque argument de la suggestion mentale agressive qui tenterait d'obscurcir le cas. Elle s'efforce en toute humilité et avec un amour sincère d'imiter Christ Jésus, qui a dit (Luc 22:27): « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. »
En ce qui concerne le patient, la garde-malade n'est jamais importune ni indiscrète à l'égard de ses affaires, mais elle fait montre d'une compassion doublée de fermeté en détournant la pensée du patient des suggestions que l'erreur lui présente, vers la Vérité et l'Amour. Elle donne ses soins avec efficacité et en ayant égard, sans qu'il y paraisse trop, au confort et au bien-être du patient. La garde-malade cherche à être l'image du calme, de la dignité, de la pondération spirituelle et de la vigueur. Accepter d'un cœur reconnaissant la présence éternelle et le pouvoir divins contribue à maintenir dans un état d'expectative à l'égard de la guérison. Elle s'attache à faire preuve de sagesse et de discernement dans ce qu'elle dit au patient. Elle prie pour que le silence soit maintenu lorsque cela semble préférable, ou pour pouvoir parler avec une tendre fermeté et courageusement lorsque cela paraît nécessaire, car « comme des pommes d'or dans des coupes d'argent, telles sont les paroles dites à propos » (Prov. 25:11).
Si la garde-malade est en service chez des particuliers, elle peut être une grande bénédiction pour la maison en sachant rester à sa place, et en maintenant un aimable esprit de coopération avec les membres de la famille. Discernant quels sont les besoins spirituels et rejetant tout concept erroné touchant l'idée de Dieu, elle veillera à ne pas discuter des symptômes ni des suggestions de l'erreur en vertu desquelles il y aurait inharmonie. Elle n'aura aucune crainte que son jugement soit obscurci par l'influence d'autrui. Lorsqu'elle aura l'occasion d'accentuer l'impression de liberté existant déjà entre les membres de la famille, elle le fera volontiers, sans limiter en rien l'étendue de sa propre activité, attirant par là des bénédictions sur elle-même et sur tous.
Une Scientiste était pleine de reconnaissance pour tout ce que représentait pour elle la Science Chrétienne [Christian Science] et elle résolut que ce serait un merveilleux privilège de suivre les cours donnés à l'un des Sanatoriums des Associations de bienfaisance, et de servir la Cause en devenant garde-malade. Elle fut acceptée et suivit les trois années de cours, ce qu'elle considère comme une occasion inestimable de croître en grâce et de développer sa spiritualité. Elle désirait profondément exprimer des qualités telles que la souplesse, la minutie, la patience, l'humilité, la compassion et la tendresse, et faire de chaque journée une démonstration individuelle de la gloire divine. Il y eut de nombreuses luttes à soutenir, mais elle s'efforça de toutes les considérer comme des occasions qui lui étaient offertes de refléter un point de vue plus spirituel et de gagner la bénédiction de la Vérité.
Elle fut à plusieurs reprises guérie lorsque la suggestion de se laisser décourager ou d'avoir de la peine se présenta, essayant de la convaincre que c'était une erreur d'avoir entrepris ces études et qu'elle serait incapable d'aller jusqu'au bout. Lorsque ces suggestions venaient la tenter d'abandonner le noble but qu'elle s'était fixé, elle savait que la seule réponse qu'elle recevrait viendrait de la révélation de la Vérité et sous la paisible influence de l'Amour. Avec une consécration renouvelée, elle vit qu'il lui fallait se défendre avec plus de zèle et en priant davantage contre les suggestions mentales agressives. Elle savait que c'est de cette façon-là qu'elle trouverait sa libération des suggestions mensongères qui, comme des sables mouvants, tentaient de s'opposer à sa marche en avant et à l'empêcher d'être à la place où elle devait servir.
Elle fut conduite à rechercher quels avaient été ses mobiles en entreprenant ces études, et à éprouver un renouveau de gratitude pour le privilège qui était devenu sien de servir une Cause pour laquelle elle avait un tel attachement. Soudain elle eut une grande joie lorsque l'idée lui vint que c'était vraiment là le ministère de l'Amour. Elle eut aussi la certitude que rien ne pouvait lui ôter la joie de servir et de prouver sa maîtrise spirituelle, et que cette inspiration ne saurait être obscurcie par une fausse modestie. Elle était sûre que ni son identité réelle ni celle de personne n'avait jamais été voilée de confusion ou d'imperfection, que les maladies ne sauraient être classées en curables ou incurables car il n'y a point de maladie dans l'illumination de la Vérité divine. Tandis qu'elle considérait hardiment un par un chacun de ces arguments qui faisaient son tourment et qu'elle les réfutait avec fougue par des vérités spirituelles et lumineuses, elle fut à chaque fois délivrée de son angoisse et de ce qui asservissait son corps. Une inspiration renouvelée et la perception spirituelle lui assuraient que Dieu la conduirait tout le long du chemin de sorte qu'elle puisse recevoir sa bénédiction, et en impartir aussi à autrui. Elle termina son cours dans la joie et trouva dans l'activité d'une garde-malade scientiste chrétienne une carrière fructueuse et le bonheur.
Mrs. Eddy a écrit à la page 395 de Science et Santé: « Une personne revêche, grognon, ou fausse, ne devrait pas être garde-malade. La garde devrait être gaie, ordonnée, ponctuelle, patiente, pleine de foi, — susceptible de recevoir la Vérité et l'Amour. » Ainsi la garde-malade scientiste chrétienne doit chérir la conception de son métier comme elle le fait pour son idéal, celui d'aimer et de servir Dieu dans ce ministère de l'Amour.
