Lorsque nous considérons les œuvres de Christ Jésus, lesquelles comprenaient la guérison de personnes atteintes de maladies aussi bien aiguës que chroniques, nourrir une multitude avec quelques pains et quelques poissons seulement, calmer la tempête sur la mer, ressusciter les morts, et ramener à la vie son propre corps, nous pourrions nous demander comment il serait possible d'accomplir des œuvres plus grandes. Et pourtant Jésus l'a dit sans équivoque: « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais; il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père » (Jean 14:12).
La seule explication plausible de ses paroles, c'est qu'il savait que ses disciples auraient à débarrasser le monde entier de toute impiété, et qu'ils y parviendraient finalement. Sans aucun doute les étudiants expérimentés de la Science Chrétienne [Christian Science] sont convaincus que cette Science démontrable représente la vérité qui doit racheter l'humanité.
Lorsqu'on se tourne pour la première fois vers la Science Chrétienne [Christian Science] en quête d'aide, on le fait tout naturellement dans le but de trouver la réponse à un besoin personnel ou pour aider quelque être cher. Tous les efforts sont alors tendus vers ce but, et c'est dans cet esprit que l'on étudie. Il faut dans certains cas de nombreuses années et bien des efforts pour se défaire du moi, avant que l'on parvienne à réaliser que cette vérité venue de Dieu doit être utilisée pour la guérison universelle aussi bien qu'individuelle. Dans l'Apocalypse (12:3) Jean nous parle du « grand dragon rouge ». Cette créature, peut-on dire, symbolise l'agrégat de tout ce qui est dissemblable à la divinité. Il sera finalement annihilé par le Christ, la Vérité.
Chaque étudiant devrait se rendre compte du rôle qui lui revient dans la destruction du dragon. S'il travaille en surmontant son égoïsme et en priant il hâtera le jour où la pureté du Christ régnera, suprême, sur la terre. Mrs. Eddy nous dit dans Miscellaneous Writings (p. 7): « Un grand travail a déjà été accompli, un plus grand encore reste à faire. »
On ne devrait jamais manquer de déclarer que la portée d'une prière ou d'un traitement doit être universelle. En d'autres termes, nous devrions reconnaître que notre dénégation de l'erreur et nos affirmations de la Vérité, aussi bien que nos affirmations regardant l'omniprésence et l'omnipotence de Dieu, bien que concernant un individu déterminé, s'adresseront aussi à l'humanité entière et la béniront. Jésus, ce bienfaiteur de l'humanité, lorsqu'il donna à ses disciples l'Oraison dominicale, leur enseigna à dire (Matth. 6:9): « Notre Père », et il utilise le pronom « nous » tout au long de cette prière. Il savait que la prière du chrétien doit être dépourvue d'égoïsme et inclure toute l'humanité lorsqu'il se tourne vers son Père céleste, l'Amour divin.
Celui qui a conscience d'accéder à un type plus élevé d'humanité parce que les défauts font place chez lui aux qualités propres au Christ, est parfois tenté de se retirer à l'écart en pensant comme le fit le pharisien: « O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes » (Luc 18:11). Mais aussi longtemps qu'il accepte l'idée que quiconque dans le monde présente des traits indésirables, sa propre guérison n'est pas complète.
Une dame était certaine que la haine, le ressentiment et la malice avaient été effacés de sa conscience; lorsqu'elle vit apparaître sur son corps une plaie ayant une vilaine apparence elle déclara avec force: « C'est là une chose impossible. Je n'ai absolument pas le genre de pensées susceptibles de produire une telle erreur. » Les choses s'aggravèrent ensuite à un point tel qu'elle ne pouvait plus douter qu'un médecin aurait diagnostiqué un cancer; elle continua à affirmer avec conviction: « Je n'ai absolument aucune haine, et je n'ai pas de crainte. »
Finalement elle se demanda: « Est-ce que je crois que quelqu'un dans le monde peut haïr, ou avoir des pensées empreintes de malignité ? » Elle se rappela alors que juste avant que l'erreur en question se manifestât, elle avait vu un homme si fâché que son visage était devenu pourpre. Cet homme avait jusqu'alors semblé si aimable qu'elle fut stupéfaite. A mesure que le temps passait, ce visage courroucé lui était souvent apparu en pensée. Elle sut alors qu'elle devait voir l'irréalité absolue de la haine, du ressentiment, de la colère et de la malignité. Elle affirma pendant des heures savoir que l'Amour est universel, et que chaque homme, chaque femme, chaque enfant, chaque créature dans le royaume du réel, est la manifestation éternelle des qualités de l'Amour.
Tandis qu'elle priait, l'image pleine de laideur de ce visage courroucé s'effaça de sa pensée. Elle rencontra le même soir l'homme dont le visage l'avait troublée. Cette fois sa figure était toute plissée tant il arborait un large sourire, et il rayonnait d'amitié lorsqu'il lui exprima combien il appréciait quelque chose qu'elle avait fait.
Elle remarqua le lendemain que de la peau neuve s'était formée et avait recouvert la profonde cavité qu'elle avait sur le corps. Aucun travail supplémentaire ne fut fait, et tout vestige de la plaie avait disparu dans les deux semaines qui suivirent.
Mrs. Eddy déclare avec force dans Science et Santé (p. 331): « Les Écritures impliquent que Dieu est Tout-en-tout. Il s'ensuit que rien ne possède de réalité ni d'existence hormis l'Entendement divin et Ses idées. » Ce paragraphe se termine par ce splendide énoncé de la vérité: « Toutes choses dans l'univers de Dieu expriment Dieu. »
Dans l'esprit d'un Scientiste Chrétien, ce passage ne saurait laisser subsister de doute quant à la perfection de Dieu et de Ses créatures. Il constitue pour lui un encouragement à s'attacher à extirper toute imperfection de sa personnalité, et à séparer mentalement de sa conception de l'homme tout ce qui n'exprime pas la beauté et la perfection de l'Ame. Cette forme de pensée juste ne peut manquer de le bénir; et c'est sa manière de se préparer pour de plus grandes œuvres.
