Le fait de ne pas comprendre que l'identité de l'homme est l'image et la ressemblance de Dieu s'accompagne souvent d'un sens de frustration. Quiconque accepte un concept limité et matériel de l'homme risque de ressentir cette frustration. Mais le Christ, l'idée spirituelle de filialité divine, vient racheter l'humanité de ses pensées erronées et des souffrances physiques qui en découlent.
Dans la Science Chrétienne, Dieu est reconnu comme étant la Vie infinie. Cette Vie est d'une infinie variété et son déroulement est continuel. Elle se manifeste sous la forme d'idées distinctes: les fils et les filles de Dieu. Ces idées composées expriment toutes les qualités de Dieu, c'est-à-dire que chacune de Ses qualités est représentée dans chaque idée individuelle. C'est là la base sur laquelle tout désir juste est exaucé. Dans Science et Santé, Mrs. Eddy déclare: « Le seul Ego, l'unique Entendement ou Esprit appelé Dieu, est l'individualité infinie, qui donne toute forme, toute grâce, et reflète la réalité et la divinité sur l'homme et les choses individuels et spirituels » (p. 281). Le fait que Dieu, la Vie infinie, S'exprime dans l'homme, Son image et Sa ressemblance, nous met à même, lorsque nous le comprenons, de démontrer notre être harmonieux, bien portant, complet, assuré du succès.
La prière dans la Science Chrétienne est un moyen de permettre à l'Entendement divin de façonner nos pensées et nos actes selon les lois scientifiques de la Vérité et de l'Amour. « Que ta volonté soit faite » (Matth. 6:10), est le désir constant de l'étudiant loyal de cette Science. Lorsque nous abandonnons les projets et les désirs humains pour rechercher la direction spirituelle, nous laissons agir la grâce divine, qui vient de Dieu. La déception peut parfois provenir simplement de la volonté humaine contrariée. L'abandon de la volonté humaine pour la volonté de Dieu détruit ce sentiment de déception.
Cela veut-il dire que l'homme n'a pas d'individualité distincte ? Certes non ! L'homme est distinct et individuel, mais c'est de la nature divine que lui viennent ses caractéristiques, du Christ plutôt que des croyances de l'entendement mortel, de l'hérédité matérielle, des coutumes, etc. C'est du Principe divin que l'homme tient ses mobiles. L'homme a de l'éclat, il rayonne, parce qu'il exprime l'Ame. Il est fécond et manifeste l'abondance parce qu'il manifeste le bien infini. Il ne connaît que le succès parce qu'il reflète l'Amour omnipotent. Il est une expression caractérisée de l'Entendement divin. Paul parla de ce sens correct d'individualité lorsqu'il écrivit (II Cor. 5:4): « Parce que nous souhaitons non un dépouillement, mais un vêtement nouveau, afin que ce qu'il y a de mortel en nous soit absorbé par la vie. »
Un des dangers qui menacent notre époque réside en ce que certains modes contemporains de pensée tendent à détruire l'individualité; il en résulte un sens appauvri ou limité du bien, une croyance à un Dieu sans l'homme, c'est-à-dire à un Dieu inexprimé. Parfois la maladie et la pauvreté peuvent être directement attribuées à cette mauvaise croyance. Souvent l'absence de joie ou la limitation dans la manifestation du bien proviennent de ce que cette attaque contre l'individualité n'a pas été repoussée. D'ailleurs, le mal peut se déguiser sous les apparences du bien et s'intituler: humilité. Mais il est toujours mauvais de perdre son individualité.
L'humilité véritable efface le faux sens d'homme. Elle détruit la croyance que l'homme est matériel, sensuel, ou pécheur, et déroule la nature semblable au Christ de l'homme à la ressemblance de Dieu. Elle réfute le faux ego, la croyance que la vie et l'intelligence sont dans la matière.
Effacer la pensée et l'action erronées grâce à l'étude consacrée de la Science Chrétienne, à la prière et au mode de vie spirituel, est un pas vers la réalisation de toutes les possibilités que nous donne notre filialité divine. Notant la nécessité d'acquérir le sens de l'infini, Mrs. Eddy dit à la page 265 de Science et Santé: « Ce sens scientifique de l'être, qui abandonne la matière pour l'Esprit, ne suggère aucunement l'absorption de l'homme en la Divinité, ni la perte de son identité, mais confère à l'homme une individualité plus développée, une sphère de pensée et d'action plus étendue, un amour plus expansif, une paix plus haute et plus permanente. »
C'est la claire perception de sa filialité divine qui permit à Jésus de montrer le chemin du salut à toute l'humanité. Il était constamment conscient de faire la volonté de Dieu, d'exprimer la nature de l'Amour, de s'identifier avec netteté à l'homme créé par Dieu. C'est sur ce dernier point que ses ennemis l'attaquèrent avec le plus d'acharnement. Ils dirent: « Il s'est fait le Fils de Dieu » (Jean 19:7) et c'est pour cela qu'ils cherchèrent à le supprimer. En maintenant son union avec la Vérité et l'Amour, Jésus défendait son individualité contre ces attaques et fut ainsi capable de ressusciter son corps après la crucifixion.
L'entendement mortel nous dit parfois que nous sommes des mortels pécheurs et que par conséquent nous ne méritons pas d'être bénis, ou bien que nous sommes en réalité sous une loi de condamnation. C'est alors le moment d'affirmer vigoureusement et de démontrer la vérité scientifique que l'homme est impeccable et immortel, l'expression parfaite d'un Dieu parfait. Nous pouvons toujours nous défendre contre le péché et la suggestion maline si nous comprenons les faits spirituels révélés dans la Science Chrétienne et si nous les aimons.
On peut être tenté de penser que cette démonstration requiert un trop grand effort, qu'on préférerait se noyer parmi la foule et devenir anonyme et terne, n'ayant ni caractère propre ni entité. Il n'est jamais juste d'abandonner le vrai sens d'individualité, car l'homme est l'expression individualisée de l'être de Dieu. Chaque idée a une place et une fonction qui lui sont propres dans l'univers de Dieu. L'identité, la direction, le but, le caractère de l'homme sont dérivés de Dieu et sa joie est inspirée de l'Ame. Rien ne peut obscurcir la nature distincte de l'homme de Dieu. Mrs. Eddy nous dit dans Science et Santé: « S'ils n'avaient pas des natures particulièrement déterminées, les objets et les sujets seraient indistincts et la création serait remplie de rejetons sans noms, — des fugitifs, errant loin de l'Entendement, leur Père, des étrangers dans une solitude sauvage » (p. 507).
Si nous n'avons qu'un sens vague et obscur de Dieu, nous risquons de n'éprouver que faiblement la présence du bien dans notre vie. C'est seulement lorsque la venue du Christ nous éveille à la présence et au pouvoir de Dieu, le bien, que nous commençons réellement à ressentir cette présence et à connaître la joie de la plénitude.
Il n'y a pas de limite à la bonté de Dieu ni à la capacité qu'a l'homme de la connaître. Jésus brisa tous les efforts en vue de faire échouer sa mission, par sa démonstration complète de salut à l'égard de tous les maux. Il dit: « Prenez courage, j'ai vaincu le monde » (Jean 16:33). Il est notre exemple. Plus nous connaîtrons clairement la nature de Dieu et de l'homme, et plus nous préserverons cette connaissance de toute erreur qui voudrait nous en détourner, plus nous démontrerons le pouvoir guérisseur de la Vérité, et plus se manifestera dans notre expérience la plénitude de l'amour de Dieu.
Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: ils chasseront les démons en mon nom; ils parleront des langues nouvelles; ils prendront des serpents dans leurs mains; quand ils auront bu quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et ceux-ci seront guéris. — Marc 16:17, 18.