Quand Jésus dit à ses disciples (Matth. 17:20): « Si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d'ici là, elle s'y transporterait; et rien ne vous serait impossible », il dévoila que la nature de la matière était mentale, que c'était un phénomène de l'entendement. Pour les sens physiques, qu'est-ce qui pouvait paraître plus solidement posé, plus substantiel et plus absolu qu'une montagne ? Pourtant, Jésus dit que la foi pouvait la déplacer. Sa déclaration révélait donc que la matière était un état subjectif de l'entendement mortel, et non une substance extérieure aux mortels. La foi, étant un état de conscience, ne pouvait vraiment pas avoir d'effet, ni exercer de domination, sur quelque chose qui soit extérieur à la conscience ou qui en soit séparé.
Dans plusieurs de ses guérisons, Jésus fit ressortir que c'était la foi de ceux qui étaient guéris qui les avait rétablis. Le Maître ne dit pas: « Je t'ai guéri »; dans tous ces cas, c'est au propre état de pensée de l'individu que Jésus se référait comme étant le facteur décisif de la guérison.
Parfois, Jésus examinait la pensée de ceux qui venaient à lui en quête d'aide, avant de s'occuper de leur cas, comme lorsqu'il demanda aux deux aveugles s'ils croyaient qu'il pouvait les guérir. Quand ils répondirent affirmativement, il les assura qu'ils seraient exaucés dans la mesure de leur foi. On peut beaucoup gagner en lumière, quand on étudie les récits des Évangiles, où Jésus parle de la foi et de l'importance qu'il y a à cultiver cette qualité de pensée, afin d'exercer une domination sur les conditions matérielles, c'est-à-dire, sur les états mentaux qui semblent être les conditions matérielles.
Aussi bien dans le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, que dans ses autres écrits, Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, parle fréquemment de la matière et de ses phénomènes variés comme étant les états subjectifs de l'entendement mortel. Pour l'illustrer, supposons qu'une personne s'endorme tandis qu'un de ses amis se trouve dans la même pièce. Le dormeur peut rêver qu'il parcourt des montagnes, qu'il est en compagnie de nombreux inconnus, il peut glisser sur le chemin rocailleux, tomber, s'écorcher les mains et même se faire mal à la cheville. Est-ce que son ami en sait quelque chose ? Non. Est-ce que toutes ces expériences semblent moins réelles au dormeur, que celles de sa vie ordinaire ? Non. Se rend-il compte que son ami est assis non loin de lui ? Non, car chacun d'eux est dans un état différent de conscience. Le corps du rêve est, temporairement, l'état subjectif de conscience du dormeur.
Supposons que sonne le téléphone, et soudain, le dormeur se réveille. Où sont les montagnes, les mains écorchées et la cheville accidentée ? Nulle part, car il est passé d'un état d'entendement à un autre et dans l'éclair d'une seconde, la chair et les os blessés, que dans son rêve il identifiait à lui-même, se sont évanouis.
En Science Chrétienne, nous apprenons que Dieu est la seule Vie, ou vraie conscience, que Dieu, Esprit, est la seule substance. Nous acceptons comme seul véritable récit de la création, celui du premier chapitre de la Genèse, qui déclare que l'homme est créé à la ressemblance de Dieu, l'Esprit. Coexistante avec Dieu, l'individualité de l'homme est entièrement spirituelle, inorganique, incorporelle, indestructible. L'homme est l'idée individualisée de Dieu et comme telle sa pureté, sa perfection et son harmonie sont intactes. Il n'est jamais réellement soumis aux caprices des croyances mortelles, aux rêves changeants, qui constituent l'existence matérielle.
Grâce à la Science Chrétienne, nous gagnons une compréhension scientifique des deux récits de la création de la Genèse et nous apprenons à faire la différence entre la réalité spirituelle de la création de Dieu du premier chapitre, et le récit allégorique de la création commençant au sixième verset du deuxième chapitre, qui présente le rêve adamique de l'homme, créé de la poussière et retournant à la poussière.
La compréhension scientifique, cultivée par l'étude quotidienne de la Bible et des écrits de Mrs. Eddy, ainsi que la démonstration des vérités spirituelles qui s'y trouvent, nous rendent plus tangibles les réalités de l'être, et les croyances à la vie dans la matière, le péché, la maladie, la crainte de la mort, ainsi que toutes autres discordances, perdent leur emprise sur nous. Et c'est ainsi que prennent place la régénération et la guérison. Nous apprenons à prendre moins au sérieux les conditions matérielles que nous présentent les sens physiques et nous devenons, graduellement, à même de les considérer comme les simples expériences d'un rêve dont nous devons nous réveiller.
Dans Science et Santé, Mrs. Eddy déclare: « Dieu, Esprit, étant tout, rien n'est matière » (p. 113). Essayons d'analyser ce qu'est ce néant qui se prétend matière. Nous tournant vers un autre ouvrage de Mrs. Eddy, Unité du Bien, nous lisons à la page 22: « Tout ce qui ne vient pas de l'Esprit éternel, a son origine dans les sens physiques et le cerveau matériel appelé intellect humain et force de volonté, — autrement dit matière intelligente. » L'intellect humain et la force de volonté constituent le néant qui prétend être la matière.
Notre Leader, Mrs. Eddy, dans de nombreux passages de ses écrits, met en garde ses disciples contre l'accroissement de l'usage criminel de la force de volonté et les engage à être vigilants et toujours en alerte. Dans la mesure où l'entendement mortel apprend comment manipuler la matière et les conditions matérielles, par l'usage de la force de volonté, il est essentiel que les Scientistes Chrétiens réalisent journellement que l'Esprit règne, suprême, et que l'Amour maîtrise les desseins de l'envie, de la jalousie, de la malice, de la haine, de la vengeance et de tous les démons compris dans la mesmérique et magnétique volonté humaine.
C'est par la réalisation de l'omnipotence et de l'omniprésence de l'Entendement, que nous pouvons désarmer l'esprit de l'antéchrist, la résistance de l'entendement charnel à l'idée du Christ, telle qu'elle est révélée dans la Science Chrétienne. Cette réalisation est hors de l'atteinte des tentatives de l'entendement charnel pour la renverser et la détruire.
Jésus dit: « Le prince de ce monde vient, et il n'a rien en moi » (Jean 14:30). Jésus était dépourvu de vouloir humain; il déclara lui-même qu'il était venu accomplir la volonté de son Père. C'est là une loi à lui-même, qu'il énonçait et démontrait constamment. Grâce à la Science Chrétienne, nous pouvons apprendre à si bien nous purifier des qualités négatives qui attirent « le prince de ce monde », que nous sommes graduellement immunisés contre les prétentions du matérialisme agressif de nos jours. Le progrès spirituel n'est pas tant un but lointain, qu'une chose qu'on atteint quotidiennement.
Dans Miscellaneous Writings, notre Leader, en parlant de Jésus, dit (p. 199): « La puissance de sa bonté transcendante est manifeste dans le contrôle qu'elle lui a donné sur les qualités opposées à l'Esprit, que les mortels nomment matière. »
En tant que Scientistes Chrétiens, nous avons l'Esprit éternel comme base de notre pensée et de nos démonstrations. De nos jours, nous avons besoin plus que jamais d'affirmer que la volonté de Dieu, ou loi spirituelle, est suprême, partout présente et active. Cette loi est le neutralisant du pouvoir de la volonté humaine et de ses activités supposées.
Dans le cinquième chapitre de l'épître aux Galates, Paul énumère certaines de ces qualités négatives « opposées à l'Esprit ». L'apôtre dit: « Or, les œuvres de la chair, chacun les connaît: ce sont l'impudicité, l'impureté, le dérèglement, l'idolâtrie, la sorcellerie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l'envie, l'ivrognerie, les orgies et autres choses semblables. Je vous le déclare d'avance, comme je l'ai déjà fait: ceux qui commettent de tels péchés n'hériteront pas le royaume de Dieu. » Et il continue: « Mais le fruit que porte l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi; il n'y a pas de loi qui soit contraire à cela ! » Et il ajoute: « Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit. »
Rendons donc témoignage à notre vraie nature en tant que reflet de l'Esprit, en laissant le fruit de l'Esprit être, dans nos vies, la force gouvernante. De cette façon seulement nous pourrons être ce que le Maître disait à ses disciples qu'ils devraient être — la lumière du monde et le sel de la terre. C'est seulement ainsi que l'entendement humain arrivera au point où il admettra ce que notre Leader nous a révélé il y a bien des années, c'est-à-dire la nature mentale de la matière.
Quand Jésus surmonta la dernière croyance en une vie et une intelligence quelconques séparées de Dieu, il ne restait plus de croyance à objectiver sous forme de corps matériel et les sens physiques ne purent plus le percevoir. Il confirma son individualité incorporelle et spirituelle dans ce qui a été appelé l'ascension. Ce fut « sa bonté transcendante » qui accomplit ce triomphe. En dernière analyse, n'est-ce donc pas la bonté, et pour préciser, la bonté de Dieu, le Principe, démontrée sans faiblesse dans la vie quotidienne, qui met les disciples de Jésus à même de gagner pas à pas la victoire sur ces « qualités opposées à l'Esprit, que les mortels nomment matière » ?
