Depuis des siècles, le premier verset du Psaume quatre-vingt-onze, « Celui qui habite dans la retraite du Très-Haut repose à l'ombre du Tout-Puissant », a été une source de foi en Dieu pour les hommes.
Où est cette retraite ? Comment y parvenir ? On ne pourrait mieux la décrire et plus exactement, que ne l'a fait notre Leader bien-aimée, Mrs. Eddy, dans son livre The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 244): « La “retraite” qu'a chantée David est incontestablement l'état spirituel de l'homme à l'image et à la ressemblance de Dieu, voire même le plus profond sanctuaire de la Science Chrétienne, dans lequel les mortels n'entrent pas sans luttes ou sans de dures expériences, et dans lequel ils abandonnent l'humain pour le divin. »
« La retraite » où nulle loi matérielle ne peut nous atteindre et où seules les lois de l'Amour dominent, n'est pas localisée quelque part matériellement; c'est plutôt un état de conscience. Par conséquent, pour y parvenir, inutile de voyager, le temps ne joue pas, c'est une expérience absolument mentale. Si nous voulons l'atteindre, nous devons reconnaître la vérité concernant l'homme tel que Dieu l'a créé.
Dans la Science Chrétienne, nous apprenons que l'homme — le seul homme véritable — est purement spirituel, car la Bible nous dit (Gen. 1:27): « Dieu créa l'homme à son image; il le créa à l'image de Dieu. Il créa un homme et une femme. »
Les concepts matériels impliquent que l'homme procède de la matière et qu'il vit dans la matière. Ils indiquent qu'il est mortel, qu'il connaît et le mal et le bien, qu'il est changeant et que ses capacités sont limitées. Cependant, ces concepts ne sont que des mensonges. L'image et ressemblance de Dieu ne peut être aussi dissemblable de son créateur. La Science Chrétienne nous enseigne que l'homme est l'enfant bien-aimé d'un Père aimant et qu'il est toujours l'objet de Sa sollicitude. Dans la première épître de Jean nous lisons (3:2): « Dès à présent nous sommes enfants de Dieu. » Par conséquent, l'homme ne peut habiter que dans le royaume de Dieu, l'Entendement, dans l'infinitude de l'Amour divin. Plus nous faisons d'efforts pour saisir ce fait spirituel, plus aisément nous trouvons le chemin du refuge « du Très-Haut », le lieu sûr où il n'y a pas de concepts matériels.
Une jeune fille a démontré cette vérité à l'aide de la Science Chrétienne. Elle suivait des cours dans une école d'interprètes. Comme elle était originaire d'un pays qui avait gravement souffert de la seconde guerre mondiale, son instruction avait souvent été interrompue et ses connaissances présentaient des lacunes en bien des matières. Aussi, d'après ses professeurs, n'était-elle pas suffisamment équipée linguistiquement, pour être au niveau de ses condisciples bien plus instruits.
Ces concepts mortels provoquaient tant de craintes dans la pensée de cette jeune fille, qu'elle n'aurait rien souhaité de mieux que d'abandonner toutes ses études, d'autant plus qu'à la fin un sévère examen l'attendait. C'est alors que par sa mère, à qui cette jeune fille s'était confiée, la Science Chrétienne entra en scène.
Il devint clair pour la mère et la jeune fille, que cette dernière devait entrer dans « la retraite du Très-Haut », où elle pourrait se préparer à résoudre ce problème, hors de l'atteinte des croyances mortelles. Il fut réalisé que l'homme est l'image et la ressemblance de Dieu, et comme nous le dit Mrs. Eddy à la page 475 de Science et Santé, « il est l'idée composée de Dieu, y compris toutes les idées justes », et que pour parvenir à « la retraite », on doit devenir conscient de ce fait.
La faculté de retenir, le pouvoir d'associer les idées, l'intuition, la perspicacité et l'adaptabilité, que requiert ce travail particulier furent revendiqués comme appartenant réellement à la jeune fille; mais il fut aussi réalisé qu'elle devait s'efforcer de les manifester dans sa vie de tous les jours. Il s'ensuivit que l'assurance, la fidélité, l'application, la ponctualité et la vigilance exprimées, firent apparaître une compréhension de plus en plus grande des vérités spirituelles. La loi reconnue du bien se déroula constamment et devint plus évidente en conscience, donc en expression.
Le Christ, la Vérité, fut journellement recherché dans le traitement de la Science Chrétienne et la crainte et l'abattement disparurent complètement. Un sens de joie et de confiance prit le dessus. L'état de conscience que cette jeune fille avait d'elle-même changea et devint conforme aux enseignements de la Science Chrétienne. Elle était devenue convaincue de la présence de l'Amour divin, et dans une certaine mesure, elle se vit, tout comme pour l'image reflétée dans un miroir, le reflet de son créateur. Avec cette reconnaissance la croyance à des capacités personnelles, et par conséquent limitées, disparut. Elle revendiqua pour elle-même la réflexion de l'intelligence divine.
La démonstration de cette compréhension nouvelle se manifesta dans son expérience humaine. Elle passa l'examen comme les meilleurs de sa classe et obtint la mention d'honneur. La loi matérielle et les appréhensions ne purent l'atteindre dans « la retraite ».
Tous ceux qui aiment Dieu de tout leur cœur et savent que leur véritable identité est la réflexion de Dieu peuvent gagner cette demeure. Et comment considérer les dures expériences qu'il nous faut subir et la peine que nous devons endurer ? Ne pouvons-nous pas dire que notre refus même d'accepter le sens matériel, qui voudrait nous rendre aveugles à la liberté que Dieu nous donne, peut nous sembler une dure expérience ou une peine? La lutte peut être de plus ou moins longue durée, selon nos efforts. Toutefois, si nous sommes réellement sérieux, la compréhension que « dès à présent nous sommes enfants de Dieu », ne manquera pas de nous venir.
Donc, entrer au plus profond du sanctuaire, c'est réaliser que l'homme y est déjà. L'Amour divin appelle tous les hommes à y entrer. Seule, la Science Chrétienne en désigne le chemin et l'éclaire.
Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu... A tous ceux qui l'ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à tous ceux qui croient en son nom, qui ne sont pas nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais qui sont nés de Dieu. — Jean 1:1–13.
