Des siècles ont passé depuis la nuit où naquit le Sauveur et où les bergers entendirent l'hôte céleste dire (Luc 2: 14): « Gloire à Dieu au plus haut des deux, paix sur la terre, bienveillance envers les hommes ! » Mais la vérité de ce message continue de surmonter les disputes et le fera jusqu'à ce que le paisible royaume de Dieu soit parfaitement connu de l'humanité. Aujourd'hui, de nombreuses nations déclarent anxieusement leur désir de contribuer à la paix mondiale et les individus recherchent les moyens de mettre fin à une destruction insensée. Le grand besoin des hommes et des nations est de faire d'abord leur paix avec Dieu. C'est seulement ainsi qu'ils se trouveront d'une manière permanente en paix avec leurs voisins.
On fait sa paix avec Dieu en acceptant les grandes vérités de la Science Chrétienne, qui révèle l'homme comme l'image de Dieu, Son reflet; elle déclare aussi que chaque enfant de Dieu possède tout ce qui appartient au Père parce qu'il Le reflète. Mais la création de Dieu consiste en idées, non en objets matériels que les mortels désirent, cherchent à obtenir, divisent et se disputent. Les objets matériels représentent des états de l'entendement charnel et ne sont qu'une manière de cet entendement pour définir la création de Dieu. C'est pourquoi, si le caractère de la matière ne peut déterminer la paix, cela est possible à une vraie compréhension de la création. Mary Baker Eddy dit dans « Pulpit and Press » (pp. 21, 22): « Seul ce qui nourrit pleinement les sentiments de pensées célestes, peut apporter la paix et la bonne volonté parmi les hommes. »
L'ennemi de la paix, c'est le sens matériel de la vie qui maintient l'humanité dans une condition mondaine et matérialiste, c'est le faux sens qui considère la substance comme matérielle alors qu'elle est Esprit, Dieu, et qui pousse les hommes à lutter les uns contre les autres pour un avantage matériel. Une fois que nous reconnaissons ce sens mauvais pour ce qu'il est, les modes impitoyables de l'égoïsme et de la concurrence malhonnête cèdent au désir de purifier nos propres pensées et de connaître la création telle que Dieu l'établit.
Mrs. Eddy écrit (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 167): « Le monde supposé que nous acceptons en nous, nous sépare du monde spirituel qui se tient à l'écart de la matière, et qui nous unit les uns aux autres. » Dans le royaume de Dieu, toutes les idées sont unies comme expressions de l'Amour, et ce fait devient apparent lorsque le sens matériel et son « monde supposé », celui « que nous acceptons en nous », c'est-à-dire l'état subjectif et contradictoire qui le constitue, cèdent au sens spirituel et à l'idée vraie de la création.
Le sens de paix qu'entretenait Jésus était scientifique, impersonnel; c'était une connaissance du contrôle divin, non une réunion de mortels. Il vit l'iniquité du sens corporel et le sépara nettement de la conscience de la vérité spirituelle. Le Maître savait qu'aucune paix ne pouvait s'établir avant que cette séparation ne fût faite. Il dit une fois (Luc 12:51): « Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, mais plutôt la division »; ou, selon Matthieu (10: 34): « Je suis venu apporter non la paix, mais l'épée. » Cependant, à la veille de sa crucifixion, il dit à ses disciples (Jean 14:27): « Je vous laisse la paix; je vous donne ma paix; je ne vous la donne pas comme le monde la donne. »
La paix chrétienne s'établit quand l'épée de la Vérité, qui sépare la vraie conscience de la conscience mortelle, a accompli son œuvre et que l'entendement mauvais qui divise a été prouvé illusoire, nul, irréel, sans valeur. Le Scientiste Chrétien peut aider le monde à trouver la paix, parce qu'il a fait la connaissance du monde spirituel « qui nous unit les uns aux autres ». Il maintient sa paix avec Dieu en comprenant ce monde véritable. Il contribue à fortifier l'humanité, quand elle résiste à la Science qui demande d'abandonner la matière et qu'elle tente, dans la confusion, de résoudre ses problèmes sur un fondement matériel.
Ne comprenant pas que les conditions inharmonieuses sont les états subjectifs de l'entendement qui les observe, les mortels luttent parfois désespérément avec ces conditions. Mais la Science Chrétienne s'attaque au problème fondamental en sapant la conscience erronée qui produit les états inharmonieux et en démontrant la vraie conscience qui n'observe que la réalité. Voilà ce qui met en lumière la paix durable. Mrs. Eddy écrit dans Miscellaneous Writings (p. 102): « La Science a inauguré le conflit irrésistible entre le sens et l'Ame. La pensée mortelle est en guerre avec ce sens comme qui frappe l'air; mais la Science le maîtrise, et met fin à la lutte. »
L'époque de Noël met le sujet de la paix au centre des préoccupations et rappelle au monde d'établir la paix sur un fondement plutôt spirituel que matériel. Le Maître parla d'une paix qui ne transige pas avec un entendement contrefait, mais le surmonte. La paix qu'il nous laissa et qui nous accompagne est la paix intérieure consciente que l'homme est inséparable de l'Amour et de ses idées. Les préceptes de Jésus sont encore valables parce qu'ils sont vrais. Le pouvoir qu'ils contiennent les protégera et les préservera jusqu'à ce que l'illusion de la matière soit remplacée par la substance que chaque idée reflète à l'infini.
Les efforts honnêtes d'unir l'humanité dans des buts et des relations pacifiques montrent l'influence de l'Amour divin lorsqu'il pénètre les pensées perverses des matérialistes et produit une société plus humaine. Mais jusqu'à ce que l'Amour divin soit compris comme le Principe qui unit toutes les idées en une seule expression universelle, les menaces de destruction ne diminueront point. L'erreur trouvera toujours un nouveau motif de dispute.
L'étudiant de la Science Chrétienne sait comment résister aux forces de destruction qui menacent la paix mondiale. Il applique avec une précision scientifique les vérités qui arrêtent net la pensée mortelle à sa naissance. Il comprend le néant de l'entendement qui n'est pas Dieu; il sait que cet entendement supposé ne peut évoquer des raisons pour une agression; il comprend que celui-ci ne peut projeter des destructions, il en déclare l'impuissance et affronte la haine avec un esprit paisible et aimant.
La paix que le Scientiste vit dans sa propre conscience contribue, telle l'étoile de Bethléhem, à illuminer la pensée de l'humanité. Le monde en reçoit les bienfaits par la foi de ceux qui suivent le conseil de Jacques (3:18): « Le fruit de la justice se sème dans la paix, pour ceux qui procurent la paix. »