Le mot « miséricorde » est significatif et beau. La miséricorde doit être mise en pratique par tous ceux qui désirent démontrer leur perfection en tant qu'image et ressemblance de Dieu.
La miséricorde n'est pas simplement une belle idée. C'est bien plus que le pardon. C'est s'abstenir de juger, exprimer la patience à l'égard des fautes d'autrui, être compréhensifs et compatissants envers ceux qui ne sont pas Scientistes Chrétiens, bons pour nos soidisant ennemis, et c'est défendre ceux qui sont incapables de se défendre. C'est s'arrêter, alors que nous sommes occupés, pour aider les faibles de toute espèce, et même remettre sur ses pattes un insecte qui se débat, couché sur le dos. C'est faire preuve de miséricorde, comme le fit Christ Jésus, sans hésiter. Il ne tenait pas compte de l'ascendance de celui qui lui demandait de le guérir, afin de déterminer s'il était digne ou non d'être aidé, pas plus qu'il ne demandait pourquoi celui-ci était tombé dans le péché. Il réprouvait l'erreur en en effaçant même le souvenir, et il guérissait l'affligé.
Dans son incomparable Sermon sur la Montagne, Jésus parla de la miséricorde comme d'une qualité bénie et enrichissante, en ces termes (Matth. 5:7): « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! » Il prouva ses paroles par ses actes miséricordieux, même à l'égard de ceux qui le traitèrent injustement, reflétant ainsi l'ordre divin qui bénit ceux qui le maudissent.
Une compassion miséricordieuse marqua les rapports de Jésus avec les pécheurs. Pendant son procès et même sur la croix, il n'eut aucun mot de condamnation pour ses persécuteurs, aucun désir de se justifier, et encore moins de se venger. Son grand amour se refléta dans ses paroles immortelles (Luc 23:34): « Père, pardonne-leur; car ils ne savent ce qu'ils font. »
En tant que Scientistes Chrétiens nous parvenons à comprendre que la miséricorde est une des grâces de l'Esprit, le summum de l'Amour divin, qui a pour effet de dissiper le tableau mortel de l'erreur sous toutes ses formes, et pousse notre pensée à se détourner d'une base matérielle vers une base spirituelle. Notre attachement à l'influence divine nous permet de résister à la tentation de châtier ou de payer de retour, ou bien d'accepter comme réelle la tendance mortelle à être injustes ou méchants.
Nous sommes profondément touchés par la tendre compassion qu'avait Christ Jésus pour les multitudes, lorsqu'il répondait à leur besoin humain ou qu'il surmontait le manque de spiritualité, mais sa miséricorde compatissante à l'égard de ceux qui l'avaient traité injustement et lui avaient fait du mal était sublime. Mrs. Eddy attribue à Jésus un grand amour plein de compassion lorsqu'elle écrit dans son Message to The Mother Church for 1902 (p. 18): « Jésus était compatissant, sincère, fidèle à réprouver, prêt à pardonner. Il dit: “Toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, vous me l'avez fait à moi-même.” “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.” Ni la mésintelligence, ni la rivalité, ni la tromperie, n'entrent dans le cœur qui aime comme Jésus aima. »
Une Scientiste Chrétienne eut un jour la preuve du pouvoir curatif de la miséricorde divine lorsqu'elle surmonta une grave difficulté physique. Mesmérisée par la malveillance apparente d'une amie très chère, la Scientiste ne cessait d'avoir présent à l'esprit le tort qui lui avait été causé. Cette pensée de préjudice, et d'injustice personnelle devint si agressive que la Scientiste tomba malade, atteinte d'une grave maladie d'intestin; elle demanda alors l'aide d'une praticienne de la Science Chrétienne.
En examinant ses pensées, la Scientiste commença à voir que sa difficulté momentanée provenait d'une tromperie. La croyance mortelle l'avait trompée en lui faisant croire à une création imparfaite. Elle vit qu'elle avait besoin de renverser la pensée de ressentiment, et de ne voir que l'homme réel créé par Dieu et incapable d'une méchanceté. Elle avait besoin de s'éveiller au sens spirituel et de démontrer davantage l'esprit du Christ en s'attachant au fait qu'il y a un seul Dieu parfait et l'homme de Sa création.
En priant pour voir son seul vrai moi et celui de son amie comme étant le reflet parfait de l'Entendement parfait, Dieu, la Scientiste commença à voir que l'incident pouvait avoir été involontaire, et que peut-être c'était seulement son orgueil qui avait été blessé. Soudain le mot « miséricorde » emplit sa pensée.
Elle songea à l'amour miséricordieux de Jésus envers ses ennemis. Ce passage de la Bible prit pour elle une nouvelle signification: « Ayez donc, comme les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, le cœur rempli de miséricorde. Revêtez-vous de bonté, d'humilité, de douceur, de patience » (Col. 3:12), ainsi que le message de Dieu transmis à Osée (6:6): « Je prends plaisir à la bonté et non au sacrifice ».
Tandis qu'elle priait pour refléter l'amour miséricordieux, pour ne voir que la création de Dieu, le nuage du sens personnel se dissipa, et sa pensée fut remplie de compassion. Presque aussitôt le corps répondit à cette correction de la pensée.
Au bout de quelques heures, le téléphone sonna, sa chère amie lui demandait de l'aide en Science Chrétienne pour elle-même et pour ses enfants; elle avait apparemment oublié la suggestion qu'il y avait eu une rupture dans leurs relations. La gratitude débordante pour sa propre libération et pour l'occasion qu'elle avait d'aider autrui, amena une rapide guérison pour tous, et la Scientiste Chrétienne put se réjouir avec le Psalmiste qui dit (Ps. 94: 18): « Quand je disais: Mon pied glisse, Ta bonté, ô Éternel, m'a soutenu ! »
Nous ne devrions jamais sous-estimer les leçons qui nous font sentir le besoin qu'il y a de faire preuve d'une plus grande compassion dans nos contacts quotidiens. En laissant le ressentiment s'emparer de notre pensée, nous nous privons du droit que nous avons à la paix et à la joie de par notre naissance. Aimer comme Jésus aima, donner et pardonner, développe la miséricorde qui est le prélude de l'harmonie complète, nous permettant d'entendre et de comprendre les tons secrets de toute la gamme de l'Amour.
Les paroles de Mrs. Eddy dans l'article intitulé « Aimez vos ennemis » (Miscellaneous Writings) sont réconfortantes et nous incitent à nous efforcer de manifester un amour plus grand envers tous et partout. A la page 11 elle déclare: « L'Amour ne dispense pas la justice humaine mais la miséricorde divine. » Et à la page suivante elle dit: « Nous devrions évaluer notre amour pour Dieu en fonction de notre amour pour l'homme; et notre sens de la Science sera déterminé par notre obéissance à Dieu — accomplissant la loi de l'Amour, faisant du bien à tous, communiquant dans la mesure où nous les reflétons, la Vérité, la Vie et l'Amour à tous ceux qui se trouvent dans le rayon de notre atmosphère de pensée. »
Les belles paroles du cantique N° 278 dans l'Hymnaire de Christian Science devraient être dans le cœur de tous les Scientistes Chrétiens:
Son grand amour brise ta résistance:
A Sa promesse a répondu ton cœur ;
Sachant aimer, consoler la souffrance,
Voulant sauver, tu trouves un Sauveur.