Avec une tendre intuition des besoins de ses adeptes et une sagesse merveilleuse, Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 442): « Scientistes Chrétiens, soyez une loi à vous-mêmes pour que la mauvaise pratique mentale ne puisse vous faire de mal, que vous dormiez ou que vous soyez éveillés. » Mrs. Eddy jugea cette exhortation si importante que dans son livre The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, elle attire sur elle par deux fois l'attention de ses adeptes, les encourageant à en tenir compte journellement (voir pp. 236 et 237).
Alors se posent les questions: Comment pouvons-nous être une loi à nous-mêmes? Et: Quelle sorte de loi sera-ce ? Une des premières choses qu'apprend le Scientiste Chrétien est que le pouvoir que lui confère sa nouvelle compréhension de Dieu ne peut jamais être utilisé pour des motifs égoïstes ou des buts sordides. Notre divin Exemplaire, Christ Jésus, en donna la preuve à l'humanité par son exemple, lorsque au début de son glorieux ministère, il réprouva et surmonta trois fois les suggestions agressives du mal, qui auraient voulu pervertir ses mobiles et anéantir sa démonstration du Christ.
C'est un avertissement significatif que la tentation, décrite dans les premiers versets du quatrième chapitre de l'Évangile selon saint Matthieu, ait suivi de peu le sens élevé qu'avit Jésus de la divinité de sa mission, et qui termine le chapitre précédent. La vérité qu'il démontra dans cette victoire morale était la vérité qui plus tard le mit à même de faire face à la fureur des pharisiens, de traverser sans être vu la foule en courroux, de parler avec autorité, de nourrir la multitude, et de calmer la tempête.
Parfois le Scientiste Chrétien permet à la crainte de le mesmériser, crainte de ce que, remplissant une certaine fonction dans une Église du Christ, Scientiste, ou dans le mouvement, il soit la victime des jalousies d'autres personnes ou de l'antagonisme du monde à la Vérité; crainte peut-être de ne pas comprendre suffisamment la Science Chrétienne pour se défendre lui-même convenablement, ou de ne pas avoir la force ou la capacité d'accomplir la tâche qui lui est assignée. Quelle que puisse être la crainte, elle est sans fondement, car elle n'aperçoit pas la grandeur sans effort de l'être que le Scientiste reflète lorsqu'il reconnaît Dieu comme étant l'acteur, et comprend que l'acteur et l'action ne sont qu'un et sont inséparables. La Bible nous donne cette promesse (II Tim. 1:7): « Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité. mais un esprit de force, d'amour et de prudence. »
Dans Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy fait cette déclaration lumineuse (p. 83): « Nul ne peut accepter la croyance d'un autre, si ce n'est avec le consentement de sa propre croyance. Si l'erreur qui frappe à la porte de votre propre pensée a son origine dans l'entendement d'un autre, vous êtes moralement libre de rejeter ou d'accepter cette erreur; donc, vous êtes l'arbitre de votre propre destin, et le péché est l'auteur du péché. Selon les paroles de notre Maître, vous êtes “un menteur, et le père du mensonge.” »
Ici notre Leader montre clairement la domination, donnée par Dieu, que chacun peut exercer en refusant son consentement à l'erreur. Ce que la Science Chrétienne exige de chacun de nous est l'intégrité spirituelle et la droiture morale. Alors, avec l'autorité de la compréhension, on peut refuser d'être « un menteur » et d'engendrer le mensonge. Ainsi rejeté, le mensonge disparaîtra de notre existence. Qu'importe la forme que l'erreur puisse prendre, que ce soit les ténèbres, le doute, le découragement, le péché, la maladie, ou la mort. Un mensonge n'a pas de pouvoir inhérent pour résister à la vérité ou la renverser.
Au-dessus du vacarme des sens, hors de la portée de la matière, la Science Chrétienne ouvre une porte qu'aucune fausse croyance humaine ne peut fermer, et révèle l'éternelle suprématie de l'Amour. Dans la symphonie de l'Ame l'univers proclame l'ordre divin, et l'homme est maintenu dans la musique des sphères. Il reflète le gouvernement de Dieu et ainsi il est à lui-même une loi d'harmonie, de santé, et de bien-être.
Il n'existe rien dans l'Ame dont Dieu puisse élaborer une loi de destruction ou de détérioration. La loi de Dieu est la loi éternelle du bien. Les rayons de la Vérité pénètrent les ténèbres de la croyance humaine et révèlent la gloire céleste de Dieu, surpassant la malice, l'ignorance, et la superstition.
Dans l'humilité constante et la prière, il nous faut étudier et méditer la Bible et les écrits inspirés de notre Leader afin que la Vérité puisse toujours se révéler, par une inspiration nouvelle et une grandeur croissante, à notre pensée attentive. Ces livres uniques n'ont pas besoin d'interprètes, car, en Science, Dieu est Son propre interprète. En comprenant de mieux en mieux la totalité de Dieu et en démontrant journellement l'unité de l'homme avec Lui, nous saisissons notre identité spirituelle à la ressemblance de Dieu et trouvons une protection inexpugnable contre la mauvaise pratique.
Les suggestions agressives d'âge et de mortalité, de tension et de fausse responsabilité, d'apathie, de lassitude, de découragement, de défaite, ainsi que tout autre mensonge de fausse croyance, cèdent à la loi éternelle du Christ, à la loi par laquelle Dieu maintient à jamais Sa propre manifestation immortelle. Il n'y a pas là de nuit, ni aucun sens obscurci de crainte ou de solitude.
Avec une merveilleuse assurance, Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé (p. 503): « La Science divine, la Parole de Dieu, dit aux ténèbres à la surface de l'erreur: “Dieu est Tout-en-tout,” et la lumière de l'Amour toujours présent illumine l'univers. » Voilà énoncée la loi de la création, la loi que chacun reflète dans la mesure de son caractère chrétien.
Celui qui aura plongé ses regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui l'aura contemplée avec persévérance, n'étant pas un auditeur oublieux, mais un fidèle observateur de ses préceptes, celui-là trouvera son bonheur dans son obéissance. — Jacques 1:25.