Dans notre expérience humaine, l'autocritique peut être parfois non seulement légitime mais même souhaitable. Il se peut que nous ayons négligé de faire un travail important par suite d'un emploi du temps trop chargé, ou bien, si nous avons accompli cette tâche, elle aurait pu être mieux faite. Lorsque nous nous trouvons devant une telle situation, et que nous prenons la ferme résolution d'être plus vigilants à l'avenir, notre attitude mentale reflète un état de pensée constructif et en progrès.
Cependant, si l'autocritique prend la forme de la propre condamnation et entraîne un sentiment de culpabilité, elle est indésirable. La propre condamnation est souvent un signe précurseur de la pitié de soi. En nous apitoyant sur nous-mêmes, nous perdons parfois de vue le moi véritable que nous devrions continuellement revendiquer, savoir, l'homme parfait créé par Dieu, l'homme qui possède de par son divin héritage, la sagesse et l'intelligence.
La Bible nous informe que Dieu est le seul pouvoir, le seul créateur. Elle déclare incontestablement que Dieu créa l'homme à Son image et à Sa ressemblance. Dans le dernier verset du premier chapitre de la Genèse, nous lisons: « Dieu contempla ce qu'il avait fait, et il vit que cela était très bien. »
Nous sommes divinement autorisés à croire que l'homme, l'image de Dieu, voit lui aussi une création parfaite et un homme parfait. C'est ce concept divin de l'homme parfait que nous devrions maintenir lorsque nous pensons à nous-mêmes ou aux autres. La ténacité avec laquelle nous nous attachons à cette sainte vérité et l'utilisons, détermine les progrès que nous faisons dans la connaissance, la compréhension et la pratique de la Science Chrétienne.
Dans la mesure où le Scientiste Chrétien reconnaîtra et revendiquera sa perfection spirituelle en tant que fils de Dieu, toute erreur dans l'accomplissement d'un travail normal et juste, ou toute faute de caractère seront vues et corrigées.
Une obéissance méthodique aux ordres de l'Entendement divin, ne manque jamais d'amener l'empire divin et d'établir la domination de l'homme sur toutes choses, conformément à la loi divine. C'est pourquoi il est toujours sage d'examiner de près le cours de nos pensées dans toute situation donnée, et de nous assurer que nous ne sommes pas entraînés à accepter des suggestions subtiles ou des accusations d'incompétence ou d'insuffisance.
Dans l'allégorie qui se trouve dans Science et Santé par Mrs. Eddy (pp. 430–442), Homme Mortel est accusé de maladie de foie et condamné à mort. Alors la Science Chrétienne apparaît en tant qu'avocate d'Homme Mortel, et nie catégoriquement toutes les accusations portées par la partie adverse. L'avocate lit alors certains passages de la Bible, relatifs à l'homme, parmi lesquels se trouve cette déclaration définitive: « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine. » Puis vient l'allocution du Président au Jury qui prononce le verdict: « Innocent », et le prisonnier est libéré.
Cette allégorie illustre les accusations auxquelles nous devons souvent faire face dans notre existence quotidienne. Mais quelle que soit l'accusation, que nous soyons accusés de maladie, de douleur, de pauvreté, d'inharmonie, ou d'incapacité à utiliser et à développer les talents que Dieu nous a donnés, l'accusation échouera si nous faisons appel à la Science Chrétienne pour nous défendre.
Il y a des milliers de gens qui, grâce à la compréhension et à la mise en pratique de cette Science telle qu'elle est exposée dans les œuvres de Mrs. Eddy, sont chaque jour libérés des fausses accusations de l'erreur. Elle dit (Science et Santé, p. 15): « La pratique non le culte extérieur, la compréhension non la croyance, gagnent l'oreille et la droite de l'omnipotence, et nous attirent assurément des bienfaits infinis. »
Un intérêt passager pour la Science Chrétienne ne suffit pas pour nous aider à atteindre les hauteurs divines de la compréhension où la perfection de l'homme, en tant que fils de Dieu, est établie dans notre conscience et démontrée dans notre vie journalière. Une étude consacrée de la Bible et de Science et Santé est essentielle si nous voulons obtenir la compréhension qui mène à la santé et à la paix, et nous permet de démontrer avec succès la Vie, la Vérité et l'Amour.
N'admettons pas dans notre conscience les faux concepts d'aucune sorte, en particulier les fausses accusations portées contre l'homme créé par Dieu. Efforçons-nous toujours de suivre dans toute expérience humaine, les enseignements de Christ Jésus. Il dit (Matth. 7:1, 2): « Ne jugez point, afin de n'être point jugés; car, de la façon dont vous jugez, vous serez jugés vous-mêmes, et c'est la mesure dont vous vous servez qui servira pour vous. »
Il y a quelques années, alors que j'avais une conférence d'affaires dans mon bureau avec un grand docteur, celui-ci me dit que je devrais me faire hospitaliser immédiatement afin d'être opéré de ce qu'il jugeait être un cancer de la peau. Il me fit ressortir les dangers que pourrait entraîner toute négligence de ma part. Je m'efforçai d'éviter de parler d'un état que j'avais longtemps considéré comme étant sans gravité, mais au cours de chacune de nos rencontres pendant les jours qui suivirent, le docteur insista avec vigueur sur les terribles dangers de cette maladie. Je ne fus à aucun moment troublé par ce diagnostic, mais je devais continuellement veiller sur ma pensée afin de ne pas être ennuyé ou irrité.
Finalement je dis au docteur que j'appréciais son amitié, mais qu'en tant que Scientiste Chrétien je ne croyais pas ce qu'il avait déclaré. Ce sujet fut aussitôt abandonné, et après cela la tache disparut peu à peu, jusqu'à ce qu'il n'y eût plus rien. En m'attachant aux enseignements de la Science Chrétienne, j'avais non seulement prouvé que j'étais exempt de toute accusation de maladie, mais j'avais aussi eu la satisfaction de ne pas être coupable de ressentiment.
Quelle que soit l'accusation portée contre quelqu'un, qu'on l'accuse de maladie, de pauvreté, d'imperfection, ou de toute autre condition discordante, cette fausse accusation devrait être réfutée avec vigueur au nom de la Vérité; car il n'y a rien de réel ou de véritable que Dieu parfait et Son reflet, l'homme parfait. Quand ce fait est compris et affirmé, et que les accusations erronées sont rejetées conformément aux enseignements de la Science Chrétienne, alors la salle d'audience de la justice divine retentira du verdict: « Innocent ».
Dans l'allégorie mentionnée plus haut, le Président, parlant du tribunal de l'Esprit divin, dit (p. 442): « Là l'Homme est déclaré innocent de l'infraction aux lois physiques, attendu qu'il n'existe pas de telles lois. Notre statut est spirituel, notre Gouvernement est divin. »
Acceptons donc la conclusion que nous devrions toujours être conscients que Dieu, le Principe divin gouvernant l'homme, a établi et maintient toujours la sainte perfection de Sa création, dans laquelle il n'y a pas de culpabilité. Nous devrions toujours avoir l'assurance que l'homme, en Science Chrétienne, est éternellement libre et innocent — jamais coupable — devant le tribunal de l'Esprit divin.