Un des bienfaits pratiques de la Science Chrétienne est l'aide qu'elle apporte au Scientiste qui semble incapable de prendre des décisions. Cette capacité est importante pour réussir dans la vie, car la capacité humaine pour être efficace, exige la décision. Sans décisions opportunes on perd du temps, on n'agit pas quand il le faut, et on manque des occasions favorables. La peur même des suites de l'indécision peut, d'autre part, nous pousser à l'opposé extrême, à prendre des décisions inopportunes ou à les prendre à la hâte sans leur avoir consacré mûre réflexion. Ou encore, contraints par la volonté humaine tyrannique, nous essayons de diriger nos pas, ou ceux des autres, d'après notre propre résolution opiniâtre, provoquant ainsi le malheur et une souffrance inutile.
Aussi bien l'indécision que les décisions irréfléchies sont dues au fait que l'on n'est pas guidé d'une façon précise spirituellement, et la Science Chrétienne nous enseigne que nous pouvons éviter ces pièges de l'entendement humain en recherchant et en recevant les conseils divins de Dieu, l'Entendement omniprésent et omniscient.
Mais quiconque ne connaît pas la Science Chrétienne peut dire: « Nous vivons à une époque pratique; nous ne pouvons pas ignorer ce que nous voyons et ce que nous prévoyons dans un cas particulier » — autrement dit, les facteurs matériels d'une situation donnée. « La morale et l'éthique ont leur place, » reconnaît-il, « mais nous ne devons pas leur accorder une influence déterminante sur nos décisions, car nous devons être pratiques dans nos affaires. »
La Science Chrétienne admet entièrement que nous devons être pratiques, et qu'être pratique est le contraire d'être spéculatif ou simplement théorique. De plus, elle admet que les décisions humaines ne devraient pas être prises avec une foi aveugle, par pure conjecture, en se basant sur des informations insuffisantes. Mais la Science Chrétienne reconnaît également que, pour celui qui ne voit que le côté matériel et n'est guidé que par ce qu'il voit avec ses yeux, seul le côté matériel risque de lui sembler pratique, et le côté spirituel réellement peu sérieux. Il est enclin à mesurer la justesse d'une décision principalement d'après les gains matériels qu'elle lui promet.
Le Scientiste Chrétien apprend bientôt que, contrairement à cette vue limitée, les seules décisions vraiment pratiques sont celles qui tiennent compte de tous ceux qui sont en cause, nous aidant ainsi à progresser spirituellement. Que de telles décisions mènent au juste déroulement des affaires humaines et sont accompagnées d'amples récompenses matérielles, les Scientistes Chrétiens l'ont prouvé depuis quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans.
Ce qui est apparemment nécessaire pour juger sainement, c'est une capacité qui diffère de beaucoup du raisonnement matériel. La Science Chrétienne enseigne que cette capacité supérieure, identifiée à l'intelligence spirituelle, est la qualité primordiale de Dieu, l'Entendement divin, un pouvoir que l'homme, l'expression individuelle et spirituelle de Dieu, possède par réflexion. Elle est donc à la portée de tous. Tous ont le pouvoir de prendre des décisions justes et rapides.
La Science Chrétienne explique la nature de l'Entendement divin, Dieu, et combien Il est proche de nous. Elle le fait en nous montrant l'universalité des idées vraies, leur présence et leur efficacité ininterrompues, leur vie éternelle et leur immuabilité en tant qu'expression de la nature de leur source, l'Entendement ou Vérité qui est le Tout-en-tout de l'homme.
La manifestation des richesses infinies de Dieu prend la forme d'idées distinctes spirituelles ou vraies. En comprenant que Dieu est notre vrai Père-Mère, nous voyons dans Ses idées nos guides spirituels, toujours actifs, et nous acceptons sans hésitation qu'ils nous amènent à prendre des décisions qui sont à la fois sages, bienveillantes et entièrement pratiques. Grâce à cette obéissance envers Dieu, nous servons non seulement nos propres intérêts, mais ceux d'autrui sans nuire à personne. Et voilà ce qui s'appelle être vraiment pratique.
Quand on attend de nous une décision et que nous nous sentons poussés par l'impatience ou par l'émotion humaine, il est bon de nous rappeler l'important conseil de notre Leader, Mary Baker Eddy (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 393): « Demeurez ferme dans votre certitude du fait que l'Entendement divin gouverne, et que, dans la Science, l'homme reflète le gouvernement de Dieu. » En nous attachant à cette vérité, nous pouvons refuser les suggestions de la soi-disant nature humaine nous incitant à prendre en mains les rênes du gouvernement, et écouter plutôt les messages de Dieu avec le profond désir d'être gouvernés par eux. Nous pouvons alors dire que nous ne prenons pas vraiment les décisions nous-mêmes, mais que nous discernons plutôt spirituellement celles que Dieu a déjà prises et qui nous mèneront infailliblement sur le chemin qu'Il a tracé pour chacun de Ses enfants. Ainsi « la vallée du jugement » (Joël 3:14) se transforme d'une période de doute et d'anxiété en une période de prière attentive, exempte d'efforts et confiante dans son issue.
Il est à peine besoin d'ajouter que de s'accrocher à ce qui, à notre point de vue matériel et limité, peut sembler être une solution facile et personnellement satisfaisante, gêne la liberté spirituelle nécessaire pour écouter avec succès, car cette façon d'agir nous empêche d'écouter. La clameur des arguments matérialistes tend à étouffer la voix douce et subtile de Dieu qui autrement ne serait pas trop douce pour être distincte. En outre, l'entendement humain ne voit tout au plus que le présent; Dieu seul connaît « dès le commencement ce qui doit arriver ».
Parce que les décisions justes viennent de Dieu, elles arrivent au moment opportun. Elles ne sont jamais en retard et ne réclament pas de nous l'impossible, car l'Amour divin conduit à l'accomplissement; il ne torture pas.
Il y a des moments cependant où une décision rapide est de mise. Lorsque nous sommes confrontés par la tentation de pécher ou par la suggestion de la maladie, notre décision doit être rapide et sans équivoque pour les réfuter et pour nous attacher à la vérité de notre être en tant qu'enfants de Dieu sains et sans péché. La bien-aimée Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, Mrs. Eddy, nous dit (Science et Santé, p. 463): « Prendre une prompte décision quant à la manière de traiter l'erreur — que cette erreur se manifeste sous forme de maladie, de péché ou de mort — est le premier pas vers la destruction de l'erreur. » Et elle donne aussi ce conseil (ibid., p. 218): « Traitez une croyance à la maladie comme vous traiteriez le péché, en la congédiant immédiatement. Ce caractère décisif n'est pas de la volonté humaine, mais la résistance spirituelle instantanée à l'intrusion de l'erreur. La guérison rapide d'un début de maladie et la disparition de toutes les formes de la tentation de l'expérience personnelle des Scientistes Chrétiens, montrent que ce caractère décisif est suprêmement pratique.
Christ Jésus offre l'exemple parfait de ce caractère décisif donné par Dieu. Dans sa vie, il n'y a pas trace d'indécision, d'une mesure prématurée, ou d'une décision irréfléchie. Pas plus que l'on n'y trouve de théories impraticables, de limitation matérielle ou de jugement faussé. En conséquence, tout ce qu'il entreprit, chaque parole qu'il prononça, et chacune de ses actions, n'était que la manifestation de la décision divine, entièrement couronnée de succès et totalement pratique. L'humanité ne cessera jamais d'être bénie par l'exemple et les résultats du caractère spirituel de ses décisions.
Le Scientiste Chrétien est mieux préparé à prendre une décision importante quand il se détourne des arguments contradictoires du sens humain avec la certitude scientifique que la promesse inspirée d'Ésaïe sera accomplie pour lui: « Si vous vous écartez soit à droite, soit à gauche, vos oreilles entendront derrière vous la voix qui dira: C'est ici le chemin, suivez-le » (30:21). « Je suis Dieu, et nul n'est semblable à moi. J'annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et je prédis longtemps d'avance ce qui n'est pas encore accompli. Je dis: Mon dessein subsistera, et j'exécuterai toute ma volonté » (Ésaïe 46:9, 10).