Dans la Bible Dieu est souvent appelé Roi. Pour apprécier pleinement la signification de l'emploi de ce terme, il est utile de se détacher des concepts modernes de gouvernement avec ses monarques constitutionnels et ses souverains titulaires, et de s'efforcer d'entrevoir la façon de penser qui donna naissance à la coutume de considérer Dieu comme un souverain.
Dans les temps bibliques, un roi était souvent un souverain absolu contrôlant la vie et le bien-être de ses sujets. Ses décisions étaient souvent sans appel. Il régnait sans conteste et nul n'était son égal. Il était donc naturel, en cherchant à exprimer l'idée d'un pouvoir spirituel vénéré contrôlant la destinée des hommes, de personnifier ce pouvoir en utilisant un titre royal.
Quoi de plus normal pour un peuple habitué à fléchir le genou devant un monarque humain, que de transférer ce genre d'hommage à un gouverneur spirituel ? Malheureusement cette coutume amena apparemment les hommes à associer au titre divin certaines des caractéristiques d'un monarque humain, invoquant l'image d'un Dieu changeant, vengeur, aux réactions inattendues.
En nos temps modernes relativement éclairés, cependant, le monde s'est tant soit peu écarté de la croyance qu'il est naturel et juste de se soumettre à un roi temporel et de subir aveuglément ses caprices. Mais l'humanité en général n'a pas aussi rapidement abandonné son concept personnel d'un Dieu royal.
Sur ce point, la Science Chrétienne a élucidé les enseignements de Christ Jésus qui encourageait les hommes à servir avec intelligence et dignité un Dieu qui n'est pas simplement l'agrandissement raffiné d'un être humain faillible, mais qui est l'Esprit lui-même, immuable et éternel. Le Maître définit Dieu en tant qu'Esprit et dit (Jean 4:24): « Il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. »
La définition du « royaume des cieux » qui se trouve dans le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures par Mary Baker Eddy, jette une lumière considérable sur le bonheur qui existe sous le gouvernement de l'Esprit. Voici cette définition (p. 590): « Le règne de l'harmonie dans la Science divine; le royaume de l'Entendement infaillible, éternel et omnipotent; l'atmosphère de l'Esprit, où l'Ame est suprême. »
En contraste avec notre sort misérable de nous trouver à la merci de l'entendement charnel, voici en vérité un état désirable. Les Scientistes Chrétiens peuvent souvent se rappeler à propos de cette définition, les paroles du Maître (Luc 17:21): « Voici que le royaume de Dieu est au-dedans de vous ! »
Reconnaître Dieu, l'Amour divin, comme étant suprême, nous amène à reconnaître en même temps que Son royaume, établi dans la conscience, est le ciel dès à présent; mais se soumettre à la matière ou à la personnalité, c'est provoquer un état qui n'a rien de céleste. Une telle soumission aussi déplacée peut occasionner un vif chagrin aussi bien qu'une perte de temps et d'effort.
Par exemple, une employée de bureau, Scientiste Chrétienne, avait reçu de son chef la promesse que lorsqu'il serait à la tête de l'affaire, quelques changements heureux se produiraient. Quelques années passèrent pendant lesquelles la Scientiste toléra certaines injustices, pensant qu'elles n'étaient que temporaires.
A sa grande déception, les avantages promis firent défaut lorsque son chef obtint finalement un poste de commande. Réveillée de sa somnolence béate, la Scientiste comprit alors qu'elle avait adoré la personnalité au lieu du Principe, Dieu. Elle commença à raisonner, réalisant que l'enfant de Dieu se trouve seulement dans le royaume de Dieu, jamais au milieu de circonstances discordantes, et que nous pouvons revendiquer le royaume de Dieu comme étant notre vraie demeure.
Spirituellement rassurée, elle décida de bien faire son travail chaque jour en hommage à la Vérité divine et non pas dans l'espoir de recevoir des compliments personnels de quelqu'un. Bientôt, en raison de changements dans l'affaire, les injustices disparurent les unes après les autres.
Ce qui eut le plus de valeur pour elle fut qu'elle devint consciente du fait que l'homme réel est sous la juridiction de la Vérité seule et est toujours en sécurité. Selon les paroles du Psalmiste (Ps. 95: 1, 3): « Venez, chantons avec allégresse en l'honneur de l'Éternel; jetons des cris de joie vers celui qui est notre rocher, notre salut... Car l'Éternel est le Dieu suprême, le Roi dont la grandeur s'élève audessus de tous les dieux. »
L'humilité avec laquelle nous subordonnons la volonté humaine à la volonté de Dieu, n'implique pas l'humiliation. Au contraire, la dignité et la confiance caractérisent l'attitude de celui qui s'appuie sur les directives divines. On remarque souvent, pour cette raison, que l'atmosphère des services dans les églises de la Science Chrétienne, est empreinte de sérénité et de joie paisible.
Ce à quoi nous nous soumettons peut être considéré comme notre dieu ou notre roi. Lorsque, grâce à notre compréhension de la Science Chrétienne, nous choisissons d'adorer Dieu, l'Amour divin, nous déclarons en fait qu'il n'y a pas d'autre pouvoir ou créateur, donc pas d'influence néfaste ou de création imparfaite. Ce fait donne une réelle importance à la conclusion de l'Oraison dominicale (Matth. 6:13): « Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. »
Une telle déclaration introduit une note d'espoir dans la scène humaine. Une solution permanente aux problèmes du monde comme à ceux de la famille, de l'église, ou de la communauté, se trouve incontestablement seulement dans l'acceptation universelle d'un seul pouvoir suprême, Dieu. Mais comme chacun de nous peut être reconnaissant de savoir que nous pouvons contribuer à hâter la venue de cet heureux jour, en acceptant individuellement dès maintenant le royaume de Dieu qui est proche !
 
    
