Tous ceux qui étudient la Science Chrétienne savent que ses enseignements nous proposent une nouvelle façon de penser, un regard neuf, un nouveau point de vue pour réfléchir et agir.
Connaître les vérités absolues de la bonté divine omnipotente et l’être véritable de l’homme, en tant qu’idée spirituelle de Dieu, procure une joie et une inspiration merveilleuses. On aime naturellement les grandes vérités de l’être et on y trouve la force, le réconfort et la paix, qu’elles dispensent inévitablement en abondance.
Mais on s’aperçoit vite qu’on ne peut accepter béatement ces vérités uniquement en théorie. Il faut les vivre, les mettre en pratique instant après instant. Ainsi que nous le comprenons, nos pensées et conclusions doivent se calquer sur les normes de la Science, les normes de la Vérité. En d’autres termes, il nous paraît nécessaire d’examiner nos propres pensées. Nous reconnaissons l’importance de questionner les pensées qui frappent à notre porte mentale, et de n’accepter que celles qui sont pertinentes et nobles à la lumière de la Science.
A maintes reprises dans ses écrits, notre Leader souligne combien ce criblage des pensées est essentiel à la guérison métaphysique. Elle écrit par exemple : « A leur insu les malades plaident en faveur de la souffrance au lieu de plaider contre elle. Ils en admettent la réalité tandis qu’ils devraient la nier. Ils devraient plaider contre le témoignage des sens trompeurs et soutenir l’immortalité de l’homme et sa ressemblance éternelle avec Dieu. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 394)
Mary Baker Eddy nous montre clairement que plaider en faveur des symptômes ou de l’apparence d’une maladie limiterait notre aptitude à démontrer le pouvoir de guérir de l’Entendement. Cela reviendrait à plaider contre notre propre guérison. Comme elle nous l’explique : « Votre influence pour le bien dépend du poids que vous mettez du bon côté de la balance. » (ibid., p. 192)
En fait, la Science Chrétienne élargit l’application du neuvième commandement, « Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain » (Exode 20:16), pour fournir une norme de vérité et d’honnêteté spirituellement scientifiques à chacune de nos pensées. Mary Baker Eddy écrit : « “Tu ne porteras point de faux témoignage” ; ce qui signifie : tu ne proféreras point de mensonge, ni mentalement ni à haute voix, et tu ne seras pas cause qu’il vienne à la pensée. » Puis, faisant allusion à plusieurs Commandements, y compris celui-là, elle ajoute : « L’obéissance à ces commandements est indispensable à la santé, au bonheur et à la longévité. » (Ecrits divers, p. 67)
Pour guérir par la Science Chrétienne, il faut soutenir avec vigueur les vérités concernant l’omnipotence de Dieu et l’intégrité spirituelle de l’homme, et nier la prétendue réalité de la maladie ainsi que du péché. Ce genre de prière fervente, qui consiste à reconnaître sans réserve le pouvoir et la totalité de Dieu, l’Entendement, l’Amour et la Vie infinis, ouvre la voie aux énergies de l’Esprit qui restaurent ceux qui souffrent et à une manifestation tangible de la présence de l’Amour qui soutient et dissipe la douleur et la terreur.
D’autre part, plaider (même avec de bonnes intentions) en faveur du bien-fondé et de l’activité supposés de la maladie, du péché ou de la mort, sous leurs formes multiples, constitue une mauvaise pratique destructive, qui viole le commandement « Tu ne porteras point de faux témoignage ».
Le point qui est souligné ici s’applique aussi bien à la santé de la société à l’échelle nationale et internationale qu’à la santé des individus. Les prévisions largement diffusées de maladies, de désastres et de chaos constituent une sorte de mauvaise pratique involontaire, particulièrement fréquente dans les médias sous des formes spectaculaires. Si on ne leur résiste pas, elles tendent à s’auto-réaliser. Au minimum, elles exercent une influence déprimante, engendrent la crainte, et tendent à paralyser les pensées constructives et réparatrices. La prédominance de ces miasmes dans l’atmosphère nous incite à être d’autant plus reconnaissants à l’égard du Christian Science Monitor, qui réussit remarquablement bien à relater les événements publics de façon objective sans se laisser aller à des prévisions négatives. C’est aussi une raison d’être reconnaissants à la Science qui nous montre comment traiter les pensées destructives grâce à la prière.
Ce point s’applique aussi à l’activité de l’Eglise. Si nous ne sommes pas satisfaits des décisions prises ou de la façon dont elles nous semblent être appliquées, plaidons-nous (plus ou moins inconsciemment) en faveur de la réalité de l’incompétence, du manque de sagesse ou de sombres perspectives ? Ou prions-nous sincèrement pour comprendre qu’il n’y a qu’un seul Entendement omnipotent, et qu’il gouverne seul toutes choses, y compris le « règne des hommes », comme cela est mis en lumière dans le quatrième chapitre du livre de Daniel ? Si ceux qui nous entourent ne nous semblent pas adhérer aux normes de la Science, passons-nous notre temps à les critiquer ou à « savoir » spirituellement ce qui est vrai à leur sujet ?
A l’époque où fut établie l’Eglise du Christ, Scientiste, ses détracteurs en prédirent systématiquement la chute. Allons-nous nous joindre à eux et témoigner en faveur des suggestions mentales agressives d’échec qui sont vigoureusement mises en avant ?
Il arrive qu’un scientiste chrétien sincère demande : « Que faire dans une situation où un membre influent exerce une influence qui divise l’ensemble des membres ? » Même en pareil cas, la conviction fondamentale de tous les scientistes chrétiens ne demeure-t-elle pas légitime, savoir que la prière silencieuse, spirituellement scientifique, demeure le moyen le plus efficace de démasquer et de neutraliser les ruses du magnétisme animal, réglant ainsi la discorde humaine et assurant le progrès et la guérison ?
Il faut certes beaucoup de courage moral et spirituel pour plaider fidèlement en faveur des faits spirituels de l’être quand toutes les évidences des « sens trompeurs » vont dans la direction opposée. Mais notre Dieu est un Dieu vivant – l’Amour qui se répand irrésistiblement – dont l’influence curative et la puissance d’attraction ininterrompue modifient en profondeur le point de vue de la pensée humaine. Mary Baker Eddy nous aide à en faire la démonstration quand elle écrit : « Le moyen de chasser l’erreur de l’entendement mortel est d’y verser la vérité avec des flots d’Amour. » (Science et Santé, p. 201) Plus nous laisserons ces « flots » prévaloir dans notre conscience individuelle, plus nous serons capables de guérir autrui et de nous guérir nous-mêmes.
 
    
